Hannah Busing

Santé mentale : 7 solutions à disposition des étudiants

Plusieurs options s'offrent aux étudiants afin de recevoir le soutien dont ils ont besoin, qu'il s'agisse de lieux physiques ou en ligne, de groupe de parole, de ligne d'écoute ou de consultation de spécialistes. Petit tour des diverses solutions.

Plusieurs options s'offrent aux étudiants afin de recevoir le soutien dont ils ont besoin, qu'il s'agisse de lieux physiques ou en ligne, de groupe de parole, de ligne d'écoute ou de consultation de spécialistes. Petit tour des diverses solutions.

Santé Publique France alerte sur la santé mentale des jeunes. Les chiffres ne cessent de gonfler chaque année. Outre les augmentations des prises en charge en urgence pour des pensées ou gestes suicidaires ainsi que des troubles de l’humeur, la part de 18-24 ans présentant des troubles dépressifs a quant à elle augmentée de 9,1 % entre 2017 et 2021. Une augmentation grimpant à 5 % entre 2017 et 2022 chez les jeunes de 17 ans concernés par les troubles anxio-dépressifs, ainsi qu’une augmentation de 7 % des pensées suicidaires chez la même tranche d’âge.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, à l’échelle mondiale, un jeune âgé de 10 à 19 ans sur sept qui souffre d’au moins un trouble de santé mentale, plaçant le suicide comme quatrième cause de mortalité chez la tranche d’âge des 15-19 ans.

Toujours selon l’OMS, ce résultat s’explique par les nombreux obstacles entravant l’accès aux soins (manque d’informations, de ressources financières, ou peur de la stigmatisation) ainsi que les comportements à risque découlant de ces troubles, comme la consommation d’alcool et de stupéfiants, entre autres. Pour aider les étudiants en détresse, des solutions gratuites et disponibles à chaque instant existent.

La santé mentale est importante, écrit en anglais.
La santé mentale est importante (écrit en anglais). Photo par Marcel Strauß sur Unsplash

1. Les lieux d’accueil physique

  • Les Maisons Des Adolescents, ou MDA

Ces lieux sont l’occasion pour les jeunes de 13 à 20 ans d’être orientés vers un spécialiste selon leurs problématiques, qu’elles soient physiques, mentales ou sociales, et ce grâce à l’accueil d’assistants sociaux, de psychologues ou de médecins. Les MDA sont également destinées aux familles ainsi qu’aux professionnels œuvrant au contact de la jeunesse.

Une liste des MDA disponibles est trouvable sur le net. Une carte intéractive également.

  • Les BAPU ou Bureaux d’Aide Psychologique Universitaires

Accueillants les étudiants en détresse psychologiques, les BAPU disposent de psychologues et d’assistants sociaux afin de faire face au mieux à toutes les problématiques psychiques des étudiants. Les consultations ne sont pas limitées dans le temps, et elles sont entièrement remboursées par la mutuelle et la Sécurité sociale.

Un annuaire des BAPU est actuellement disponible.

  • Les Points d’Accueil Écoute Jeunes ou PAEJ

Ces centres sont surtout articulés autour de l’écoute des difficultés que peuvent rencontrer les jeunes dans leur quotidien. Complémentaires des MDA, ces petites structures permettent, avec ou sans rendez-vous, de recevoir l’aide de psychologues et/ou d’éducateurs gratuitement et dans la plus grande confidentialité.

Une carte des PAEJ a été créée par l’Association Nationale des Points Accueil-Écoute Jeunes.

  • Les CMPP et CMP

Les centres médico-psycho-pédagogiques (ou CMPP) sont ouverts aux enfants et aux jeunes jusqu’à 20 ans. Dédiés aux élèves en difficulté à cause de troubles de l’apprentissage, du comportement ou d’autres formes de handicap, il réunit des professionnels de la santé mentale ainsi que des soignants, des éducateurs et des assistants sociaux.

Les centres médico-psychologiques (ou CMP) accueillent quant à eux les jeunes souffrant de problèmes psychiques à partir de 16 ans. Des CMP pour enfants et adolescents de 0 à 16 ans sont également là pour accompagner les plus jeunes. Une équipe polyvalente, allant de soignants à des acteurs sociaux, accompagnent, conseillent et orientent si besoin vers d’autres structures plus à même d’aider les personnes prises en charge.

Un annuaire des CMPP est consultable, ainsi qu’une liste des CMP en France.

  • Les Espaces Santé Jeunes ou ESJ

Lieu d’écoute, de prévention et d’assistance pour les publics âgés entre 11 et 25 ans, il est également ouvert aux parents et aux professionnels œuvrant au contact de la jeunesse afin de les former aux problématiques de la santé jeune.

Une cartographie interactive des ESJ est disponible pour connaître toutes les adresses disponibles à côté de chez soi.

  • Les aides du Crous

Les Crous disposent de ressources multiples et diverses en direction des étudiants selon les régions. Parmi quelques-uns de ces dispositifs, on trouve : Apsytude, des consultations gratuites avec un ou une psychologue en présentielle avec les Happsy Hours, ou en ligne grâce à la plateforme Happsy Line.

Un autre dispositif anonyme et gratuit, disponible à tout moment du jour ou de la nuit est la ligne d’écoute Acca, qui offre un soutien psychologique à tout étudiant le demandant. Un échange en anglais ou en espagnol est également disponible pour les étudiants internationaux. Le numéro à contacter : 0 800 73 08 15

Pour les autres dispositifs, les sites spécifiques à chaque Crous offrent toutes les informations et renseignements nécessaires.

2. Les aides d’urgence pour la santé mentale

  • Suicide Écoute

Fondé en 1994 et membre fondateur de l’Union Nationale pour la Prévention du Suicide, l’association Suicide Écoute, dédiée à la prévention des suicides et à l’accompagnement des personnes souhaitant ou envisageant de mettre fin à leurs jours, dispose d’une plateforme à l’intention des concernés et de leurs proches en français et en anglais. Disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, l’écoute est non surtaxée, anonyme et aconfessionnelle et est sollicitée 20 000 fois par an.

Téléphone : 01 45 39 40 00

  • SOS Suicide Phénix

Regroupement de six associations spécialisées dans l’écoute active dans toute la France, SOS Suicide Phénix collabore avec les acteurs du médico-social pour prévenir les suicides. Écoute anonyme et confidentielle de 13 à 23 heures, la ligne est dédiée aux personnes concernées par des pensées suicidaires ou à leurs proches.

Téléphone : 01 40 44 46 45

  • Le 31 14

Numéro national dédié à l’écoute et à la prévention du suicide lancé par le ministère de la Santé et de la Prévention, la ligne du 3114 est disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, gratuitement dans toute la France. Que vous soyez inquiet pour un proche, que vous ayez été impacté par un suicide ou une tentative de suicide, ou que vous ayez des pensées suicidaires, vous entrerez en contact avec des infirmiers ou psychologues formées à la prévention. Le site disponible dispose également de ressources pour comprendre et faire face aux pensées suicidaires.

Téléphone : 31 14

  • Phare Enfants Parents

Association aidant à la prévention du suicide chez les jeunes, Phare enfants parents met à disposition une ligne d’écoute du lundi au vendredi entre 10 et 17 heures pour les jeunes souffrant de pensées suicidaires, leurs proches s’inquiétant pour eux ou les personnes ayant perdu un être cher. Le site contient également des dossiers consultables sur les différentes problématiques auxquelles peut faire face la jeunesse, et offre toutes les informations nécessaires pour les prises de rendez-vous de groupe de parole.

Téléphone : 01 43 46 00 62

  • SOS Dépression

Numéro disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et spécialisé dans l’écoute face aux troubles dépressifs comme aux baisses de moral momentanés, SOS Dépression est compatibles avec tous les troubles dépressifs. Anonymes et confidentiels, les échanges se font avec des écoutants formés pour discuter de tous les symptômes liés à un comportement dépressif : anxiété, troubles du sommeil ou de l’appétit, pensées négatives ou troubles de la concentration.

Numéro : 01 40 97 95 9

3. Les adresses pour la santé générale

  • Fil santé jeunes

Ligne d’écoute, mais également site de conseils et de ressources autour de la santé jeune en général, Fil santé jeunes dispose également d’une application mobile afin de prendre rendez-vous en téléconsultation avec l’un des mille médecins, psychologues ou psychiatres dédiés à l’écoute 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Tout cela se fait gratuitement, de manière confidentielle et anonyme. Il est également possible de faire soi-même un premier bilan de sa santé mentale afin de jauger son stress ou sa fatigue.

Numéro : 0 800 235 236

  • Avenir Santé

Dédié aux jeunes de 12 à 25 ans, Avenir Santé se concentre sur quatre axes dédiés à la santé globale de la jeunesse : qu’il s’agisse des accidents de la route, de la sexualité en général, des addictions liés aux diverses drogues, à l’alcool ou au tabac, ou des risques auditifs. Plateforme de ressources diverses, l’association intervient également sur le terrain à travers de jeunes volontaires lors de festivals ou sur les réseaux sociaux.

4. Les lignes d’écoute

  • Nightline France

Créée en 2016 par Patrick Skehan, un étudiant Irlandais venu en France dans le cadre de ses études, Nightline est une ligne d’écoute gratuite tenue par des étudiants spécialement formés à l’écoute d’autres étudiants, et vise à promouvoir et à améliorer la santé mentale des jeunes. Attention, les numéros divergent selon leur lieu de domiciliation et certains ne sont disponibles que dans certaines villes ou départements.

Il est cependant possible de trouver un annuaire de psychologues gratuits listés par le site dans la rubrique « trouver un soutien psy ». De nouvelles ressources, Tête la Première, sont spécialement dédiées aux témoignages et aux informations sur les activités visant à améliorer la santé physique et mentale.

  • Croix-Rouge Écoute

Bien que surtout connue pour ses actions sur le plan de la santé physique, la Croix-Rouge agit également sur la santé mentale en apportant un soutien psychologique du lundi au vendredi entre 9 et 19 heures, et le week-end de 12 à 18 heures. Des bénévoles sont là pour parler de solitude, d’addictions, de violences ou de problèmes de santé mentale divers à travers des appels anonymes, confidentiels et gratuits, et ce, à destination de tous les profils, de tout âge.

Les bénévoles de la Croix-Rouge, spécialement formés et encadrés par des professionnels de la santé mentale et du travail social dans les domaines de l’écoute active, de l’orientation et du maintien du lien social, sont là pour écouter, sans jugement, et avec bienveillance. Ils conseillent et orientent en direction de professionnels compétents ou de dispositifs à proximité du domicile de l’appelant.

Le service est également disponible pour les plus jeunes, en particulier les adolescents pour qui les écoutants sont formés afin de répondre présents face aux diverses problématiques liées à cette période de la vie. Des problématiques scolaires liés décrochage ou au harcèlement, aux questionnements et autres difficultés dans les relations de tout type.

Aussi disponible, les “appels de convivialité” dans une atmosphère plus détendue, sur tous les sujets de la vie, se déroulant une fois toutes les deux semaines.

Téléphone : 0 800 858 858

  • S.O.S Amitié

Disposant d’une ligne téléphonique 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, d’un chat et d’une conversation par sms de 13 heures à 3 heures du matin avec une réponse sous 48 heures, les bénévoles de S.O.S amitié sont à l’écoute de toute personne traversant une période de difficulté. Offrant gratuitement des conseils sans jugement, ils proposent aux appelants de reprendre confiance en eux en étant actif dans leur reprise en main.

Regroupement de 44 associations régionales, l’association est reconnue d’utilité publique en 1967 dans la prévention du suicide et est également membre de l’Union Nationale pour la Prévention du Suicide, ainsi que de l’International Federation of Telephone Emergency Service.

Face à son succès cependant, S.O.S. amitié recherche constamment de nouveaux bénévoles pour rejoindre les 1700 écoutants existants, faisant face à 700 000 appels par an, dont 11 000 appels d’urgence.

Téléphone : 09 72 39 40 50

5. Les aides contre le harcèlement et la violence

  • Jeunes Violences Écoute

Numéro vert, Jeunes Violence Écoute recueille la parole, principalement lycéenne d’Île-de-France, sur les questions de violence. Accessible néanmoins nationalement, anonymement et gratuitement, ce numéro donne la possibilité à tout étudiant d’être orienté et informé par des professionnels compétents, allant des psychologues jusqu’aux juristes.

Téléphone : 0 808 807 700

  • Comité National contre le bizutage

Association aidant les étudiants victimes des pratiques encore malheureusement trop répandues du bizutage, le Comité National contre le bizutage accompagne les victimes et leurs proches, mais recueille également les témoignages des étudiants, pour ainsi mieux intervenir sur le terrain dans le domaine de la prévention et de la sensibilisation.

Vous pouvez les contacter, que vous soyez victime ou témoin de cette pratique. Il est également important de rappeler que le bizutage est illégal et toute personne le pratiquant peut être puni de sanctions allant jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende, comme le rappelle Service Public.

Trois numéros de téléphone sont mis à disposition : 06 07 45 26 11 – 06 82 81 40 70 – 07 81 50 10 07

  • Non au harcèlement

Initiative gouvernementale, et ouvert du lundi au vendredi, de 9 à 18 heures, Non au harcèlement aide et renseigne les victimes de harcèlement scolaire. De nombreuses ressources sont également disponibles à destination des parents, des jeunes et des professionnels de l’éducation.

Téléphone : 30 20

  • Le numéro contre les violences numériques

Né du partenariat entre l’Association e-Enfance dédiée à la protection des plus jeunes sur Internet et à leur éducation au numérique et le ministère de l’Éducation nationale, le 30 18 est gratuit, confidentiel et anonyme. Disponible 7 jours sur 7 de 9 à 20 heures, il est possible d’y accéder par téléphone, tchat, WhatsApp et Messenger. Le numéro accompagne les jeunes et leurs parents ainsi que les professionnels au contact du jeune public.

Téléphone : 30 18

6. Les applications internationales

Si vous parlez anglais, quelques applications peuvent vous aider à trouver de l’aide en discutant anonymement de vos problèmes avec des personnes susceptibles de vous comprendre. Attention cependant, personne n’y est psy, et il est important de contacter un professionnel si vous ressentez que vos problèmes vont au-delà d’une simple discussion et que vider votre sac ne suffit pas.

  • Talklife

Talklife est une application permettant aux jeunes de discuter santé mentale entre eux. Elle permet d’échanger autour de sujets communs à l’aide d’un outil de sélection d’émotion et de catégories, afin d’aider et d’être aidé(e) par des jeunes du monde entier.

  • Headhelp

Affublé d’un des nombreux avatars disponibles, l’utilisateur se voit proposer un pseudo afin de préserver son anonymat et ainsi pouvoir faire part de ses problèmes en toute confidentialité. Et tout ça sans aucune inscription. Headhelp dispose également d’un code PIN à définir en cas d’ouverture de l’application pour davantage de protection.

Parmi ses autres features, l’application dispose d’un mood tracket ainsi que d’un journal dans lequel écrire tous les jours. Une centaine de propositions de topic sont également disponibles pour trouver les personnes partageant les mêmes préoccupations.

  • Vent

Vent est similaire à HeadHelp. Il s’agit d’une application dans laquelle il est possible de faire anonymement part de ses problèmes de santé mentale ou de tout autre tracas du quotidien, afin de trouver de l’aide auprès des utilisateurs. Chaque émotion ressentit est corrélé à un code couleur ainsi qu’à une méthode d’expression qui laisse le choix à l’utilisateur sur comment s’exprimer au sein d’une communauté bienveillante, qui vise à s’entraider avant tout.

7. Les serveurs discord

Discord permet de rapidement trouver une communauté selon ses intérêts et ses besoins. La plateforme a d’ailleurs dédié son mois de décembre 2022 à la sensibilisation à la santé mentale à travers Snowsgiving, un bot proposant des quêtes journalières afin d’offrir des récompenses aux utilisateurs. La vente de produits exclusifs durant l’événement a permis de récolter des fonds en faveur de l’association Crisis Text Line, dédiée au soutien psychologique par SMS en Amérique du Nord.

Des outils de recherches tels que disboard permettent de trouver facilement des groupes notés par les utilisateurs eux-mêmes grâce à l’utilisation de simples mots clef. Sont également renseignés la date de la création du Discord, son nombre de membres actifs au moment de la recherche, ainsi que le nombre total de participants du serveur.

  • Le Trèfle 2.0

Parmi ces nombreux groupes au service de la santé mentale, Le Trèfle 2.0, association française reconnue d’intérêt général et plateforme d’écoute bénévole sur Discord, est ouverte de 20 à 23 heures, 7 jours sur 7. Il est également possible de trouver des numéros et liens utiles ainsi que des espaces d’échanges entre membres parmi les différents canaux du Discord.

Il est aussi possible de se proposer en tant que bénévole, formé et encadré par des professionnels. Attention cependant, les bénévoles ne pourront ni orienter, ni diagnostiquer un quelconque trouble. Il faudra pour cela voir des dispositifs plus officiels.

  • Aide Jeune

Aide Jeune est également un serveur Discord dédié entièrement à la santé mentale des jeunes sur les plans psychiques ou sociaux. La communauté est là pour prêter une oreille attentive et soutenir les membres en difficulté. Une fois encore cependant, il ne s’agit pas de professionnels, mais le site du Discord met en avant différents numéros d’aide pour toute situation et difficultés vécues par les personnes concernées.

Un adolescent en séance de thérapie. Photo par cottonbro studio sur Pexels

Des activités de self-care gratuites sont également recommandées pour aider à gérer votre stress au quotidien si vous souhaitez essayer de prendre soin de vous de votre côté, mais n’hésitez jamais à demander de l’aide si vos troubles deviennent impossibles à gérer seul(e).

La santé des étudiants, et plus spécifiquement la santé mentale, commence lentement, mais sûrement à prendre sa place dans le débat publique. Une prise de conscience étroitement liée à l’explosion des cas d’anxiété et de dépression conséquents au covid et au confinement. Les récents suicides dus au harcèlement scolaire ont également contribué à prendre conscience des nombreux troubles dont peut être victime la jeunesse.

Des efforts restent cependant encore à faire pour se débarrasser de la stigmatisation entourant le sujet de la santé mentale, comme le souligne l’OMS. Il est donc important d’oser parler et demander de l’aide pour que la porte qui a été entrouverte ne se referme pas.