Comprendre le populisme : l’exemple du vénézuélien Hugo Chávez.

"Populisme", vous l'avez sûrement déjà lu ou entendu à la télévision ou dans des articles, pourtant ce terme ne vous évoque peu de chose ? C'est normal, aujourd'hui nombreux sont les termes employés dans l'espace politico-médiatique qui nous sont difficiles à cerner et souvent fourre-tout. Ainsi éclaircissons ensemble le concept de populisme.

"Populisme", vous l'avez sûrement déjà lu ou entendu à la télévision ou dans des articles, pourtant ce terme ne vous évoque peu de chose ? C'est normal, aujourd'hui nombreux sont les termes employés dans l'espace politico-médiatique qui nous sont difficiles à cerner et souvent fourre-tout. Ainsi éclaircissons ensemble le concept de populisme.

Populisme : vous l’avez sûrement déjà lu ou entendu, à la télévision, dans des articles de presse, à la radio… Mais qu’est-ce que ce terme vous évoque ? Aujourd’hui, nombreux sont les mots employés dans l’espace politico-médiatique qui nous sont difficiles à cerner, et souvent fourre-tout. Éclaircissons ensemble le concept de populisme.

Définition et caractéristiques du concept de populisme

Le populisme est “une idéologie qui considère que la société est séparée en deux groupes homogènes et antagonistes – le peuple pur et l’élite corrompue – et qui soutient que la politique devrait être une expression de la volonté générale du peuple”. Voici les mots employés par Cas Mudde, politologue néerlandais spécialiste des populismes de droite comme de gauche, qui tente de définir les grandes lignes du populisme.

L’inexorable monté du discours populiste peut être mise en lien avec celle des médias de masse depuis la fin des années 1980 et notamment de la télévision, média d’information devenu incontournable. Le phénomène prend ses racines dans la dénonciation et la diabolisation des élites en place, et se distingue par le fait qu’il n’est pas exclusivement de gauche ni de droite. Différent d’une idéologie classique, le populisme désigne plutôt une politique qui vise à satisfaire les revendications immédiates du peuple.

Le populisme se caractérise donc par un appel au peuple, aussi dit “populaire”, ainsi que la lutte contre les élites, ennemies désignées par la nation. Gravite autour de cette notion d’élite les grands patrons, les intellectuels et les hauts fonctionnaires.

Hugo Chávez : figure de proue du populisme sud-américain

Dans les années 1990, le Venezuela est un pays en crise qui fait face à une corruption omniprésente et une mauvaise gouvernance qui exaspèrent la population. En cause : les liens entre les gouvernements et les grandes entreprises pétrolières étrangères. L’argent issu de ces liens ne profitant pas à l’économie nationale, les inégalités sociales fleurissent.

C’est dans ce climat d’agitation que Hugo Chávez se fait connaitre du grand public. Proche des milieux socialistes, il change radicalement son approche de la politique pour opter en faveur d’un discours en osmose avec le populisme définit par Cas Mudde. Chávez se montre virulent contre les élites du pays, qu’il accuse de monopoliser le produit des ressources naturelles. Il plaide pour que l’économie nationale et les populations locales perçoivent le produit de ces ressources.

Élu président en 1998, il renégocie les contrats d’exploitation des champs de productions d’hydrocarbure au profit de l’État vénézuélien. En parallèle, Chávez augmente l’imposition à laquelle sont soumises les entreprises pétrolières exploitantes. Toutes ces mesures ne font qu’un avec l’idée de “révolution bolivarienne”, c’est-à-dire la redistribution de la rente pétrolière au profit du peuple. Chávez lance aussi d’ambitieux programmes sociaux pour l’éducation, l’alimentation et les soins médicaux.

Soucieux de changer le système en profondeur, Hugo Chávez présente ensuite une nouvelle constitution en 1999. Elle a pour effet l’attribution de plus de droits aux peuples défavorisés et marginalisés et modifie la structure du gouvernement vénézuélien. Conforté dans sa politique populiste anti-élite, Chávez va aussi saisir d’innombrables terrains côtiers.

Un retour de bâton inévitable : le coup d’Etat de 2002

Hugo Chávez décide, le 7 avril 2002, du licenciement des cadres dirigeants de PDVSA (la principale entreprise pétrolière du pays). S’ensuit une intensification des manifestations de l’opposition. Le 9 avril, deux syndicats, CTV et Fedecamaras, respectivement syndicat des travailleurs et des patrons, déclenchent une grève générale en soutien aux dirigeants de PDVSA.

Le licenciement des cadres du PDVSA constitue la goutte d’eau pour les exclus de la politique de Chávez. Le 11 avril 2002, Pedro Carmona, un homme d’affaire et entrepreneur vénézuélien, épaulé des militaires, décide de prendre le pouvoir. En effet, il considère que les mesures économiques prises par Chávez représentent la plus grande confiscation de propriété privée de l’histoire du Venezuela ; 200 000 personnes manifestent alors dans la rue pour soutenir le putsch.

Source photo d’illustration : Photo gratuite de à l’intérieur, bâtiment, chambre des députés, décoration d’intérieur, gouvernement, kansas, meuble, sénat, vide (pexels.com)

Source photo Chavez : “By @farukhunter ‘#hugo #chavez #hasta #siempre #comandante #türkiye #venezuela’ via @PhotoRepost_app” par Pedro Fanega est sous licence CC BY.

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