Le “profil Sciences Po”: Mythe ou Réalité ?

Si vous vous penchez sur la possibilité d'intégrer un IEP, vous serez inévitablement confronté au fameux "profil Sciences Po".

Si vous vous penchez sur la possibilité d'intégrer un IEP, vous serez inévitablement confronté au fameux "profil Sciences Po".

Si vous vous penchez sur la possibilité d’intégrer un IEP, vous serez inévitablement confronté au fameux “profil Sciences Po”. Bien que chaque professeur, conseiller d’orientation ou parent ait sa propre définition, l’idée générale reste bien souvent la même: les études en politique seraient réservées à un club fermé d’élèves brillants issus des plus hautes sphères. En quelque sorte, seuls les plus preux chevaliers mériteraient de siéger à la table ronde…

Rassurez-vous, la réalité est tout autre ! Le mythe du “profil Sciences Po” témoigne surtout d’une époque révolue où les grandes écoles n’étaient accessibles qu’à une élite bourgeoise parisienne. Bien-sûr, Sciences Po demeure une institution exigeante qui sélectionne ses étudiants avec soin. Simplement, votre origine géographique ou sociale ne doit absolument pas vous empêcher de candidater.

La diversité au coeur du projet de l’École

L’objet principal des premières années à Sciences Po est l’apprentissage de l’argumentation, de la contradiction. Mais comment cultiver le débat et la pensée critique si tous les étudiants se ressemblent ? 

Il est donc dans l’intérêt de l’administration de permettre l’admission du plus grand nombre de profils. C’est pourquoi le concours d’entrée au collège universitaire a été supprimé en 2021, au profit d’une procédure généralisée sur Parcoursup. Le processus d’admission n’a jamais été aussi accessible !

Par ailleurs, près de la moitié des étudiants de Sciences Po viennent de l’étranger. On est très loin, donc, de l’entre-soi parisien et bourgeois que l’on peut s’imaginer. La délocalisation de l’enseignement dans les sept campus de région a aussi favorisé l’intégration des lycéens de province. Votre lieu de résidence, donc, n’aura aucun impact sur vos chances d’être admis. 

Les Sept Campus de Sciences Po Paris (source: sciencespo.fr)

Bourses et conventions CEP

À Sciences Po Paris, la formation n’est pas toujours gratuite. Cependant, il existe un certain nombre de mécanismes garantissant aux jeunes des milieux moins favorisés la possibilité d’intégrer l’école. 

Tout d’abord, pour les ressortissants européens, le montant des frais de scolarité est fixé en fonction du revenu des parents. En bachelor (licence), le montant maximal est d’environ 13 000 € ; et le montant minimal de… 0 €. Vous pourrez même bénéficier d’une bourse du CROUS de 1 000 € à 6 000 € par an. 

Ensuite, depuis le début des années 2000, Sciences Po entreprend des Conventions Éducation Prioritaire (CEP). Ce sont des partenariats tissés avec des lycées situés en zone d’éducation prioritaire, généralement dans les milieux urbains périphériques et les espaces ruraux. Au sein de ces lycées conventionnés, les élèves qui le souhaitent peuvent suivre une formation spécifique aux grandes écoles. Par la suite, bien que le concours d’admission reste le même, les dossiers issus des CEP sont étudiés séparément. Les examinateurs prennent en compte le fait que les candidats n’ont pas joui des meilleures conditions d’éducation.

Une accessibilité qui a un prix…

Vous l’aurez compris, Sciences Po n’est ni une école de riches, ni une école de parisiens. Mais si le “profil Sciences Po” a tout d’un mythe, la sélectivité de l’école, elle, est bien réelle. Chaque année, seuls 7% des candidats de la procédure générale sont admis. Ce sont des étudiants qui affichent à la fois d’excellents résultats et une bonne capacité de raisonnement et d’analyse. Si vous cherchez des astuces pour cultiver votre esprit critique en vue du concours d’entrée, cliquez ici. 

En somme, même si votre origine géographique et sociale ne détermine pas vos chances d’intégrer Sciences Po, la concurrence est rude. Le concours demande une préparation méticuleuse.