En novembre 2006, un an après la sortie de son premier blockbuster Batman Begins, Christopher Nolan propose à son public un film à moindre budget mais beaucoup plus personnel : Le Prestige, qui met en scène Hugh Jackman et Christian Bale dans le rôle de deux prestidigitateurs londoniens en proie à une féroce compétition. Personnel, c’est sûrement le bon mot, car même si le film est une adaptation du roman éponyme de Christopher Priest, il met en exergue à lui seul un aspect majeur du cinéma de Nolan : l’art de brouiller les pistes.
Car le film n’est rien d’autre qu’un long tour de magie de 2 heures et 10 minutes, où la narration non chronologique transforme le scénario en un puzzle que le spectateur ne peut reconstituer qu’après avoir obtenu toutes les pièces. La fin du film s’apparente alors à la fin d’une illusion : le dénouement donnant au téléspectateur la clé de compréhension de l’intrigue tout en lui révélant ce qui était depuis le début sous ses yeux.
En fait, dans le Prestige, Christopher Nolan nous livre sa propre vision du rôle du cinéaste, qui est en réalité un illusionniste. Le théâtre du magicien devient alors le plateau de tournage du réalisateur, et cette idée se retrouve dans de nombreux films de Nolan : Inception, Interstellar et Tenet par exemple, portent tous les trois des réflexions sur le temps et ses déformations, mais aussi sur la recherche de vérité, la volonté de mêler l’irrationalité à la réalité, avec à la clé la finale déconstruction de toutes nos certitudes : dans Inception, la toupie va t-elle s’arrêter ou pas ?
Mais pour trouver les racines de ce cinéma mystérieux et explorateur, entre blockbusters aux milliards de bénéfices et complexe cinéma d’auteur, il faut probablement retourner quelques années en arrière, lorsque Nolan écrit en 1997 le scénario de son tout premier film : Following.
25 ans de cinéma : la filmographie de Christopher Nolan en 3 actes
S’il existe un moyen de comprendre l’œuvre d’un cinéaste, c’est certainement de se pencher sur sa filmographie. Chaque film délivre alors des clés, qui vous permettent ensuite de décrypter les films suivants (et parfois précédents !), un peu comme dans un jeu de piste. En fait, c’est l’ensemble qu’il faut regarder ; les films parfois se complètent les uns avec les autres : là où raconter une seule histoire ne suffira pas forcément au réalisateur pour exprimer clairement le regard qu’il porte sur quelque chose, le suivant lui donnera peut-être l’occasion d’approfondir son discours…
Car les meilleurs réalisateurs sont ceux qui ont quelque chose à dire : tous ont une sorte de signature qui fait leur singularité. Que ce soit des thèmes récurrents, des concepts exploités sous plusieurs angles, des intrigues et structures novatrices, ou encore des leçons similaires délivrées, le réalisateur souvent met ses propres préoccupations, réflexions et visions du monde au centre de ses films.
Pour comprendre Christopher Nolan, il faut donc (re)plonger dans sa filmographie. Mais, qu’est ce que… mais non, ne sortez pas votre télécommande ! Vous n’allez quand même pas vous refaire ses 11 films à la suite ! Non, vous les regarderez tranquillement plus tard. En attendant, je vous ai concocté un petit retour sur l’ensemble de son œuvre, et quelle œuvre : avec 11 récompenses aux Oscars pour 36 nominations, sa filmographie a tout raflé sur son passage, et on va essayer de comprendre pourquoi.
Au sommaire…
1998-2006, des premiers films aussi singuliers que révélateurs
Lorsqu’à 7 ans il découvre le premier Star Wars au cinéma, le petit Christopher, tout émerveillé, en est convaincu : plus tard, il sera réalisateur. Alors que la plupart des enfants de son âge rêvent de se retrouver à la place de Luke Skywalker ou de la princesse Leia, lui, c’est la place de George Lucas qu’il convoite. Fasciné par le pouvoir de « nous faire croire à l’impossible » qu’a le cinéaste, il ambitionne déjà de mettre en scène ses propres mondes, ses propres histoires.
Mais il va falloir être patient, petit Chris. Tu as d’abord des études à faire, des diplômes à décrocher, et pas question de suivre une formation dans le cinéma, non. Pour lui assurer une bonne carrière et en raison de ses bons résultats scolaires, ses parents lui conseillent plutôt d’intégrer une prestigieuse université londonienne. Mais Nolan est malin : il choisit d’étudier la littérature anglaise à l’University College de Londres… qui dispose d’importantes installations de productions de films, avec salle de montage et caméras 16 mm.
Président de l’Union’s Film Society (la section cinéma de l’université), il y organise des projections pendant l’année et tourne des courts-métrages avec l’argent récolté pendant l’été. Et mine de rien, cette petite affaire marche bien pour Nolan : il a du matériel de tournage gratuit, participe à des festivals qui lui permettent de se faire (petit à petit) un nom dans le métier, et réunit autour de lui une solide équipe de tournage avec des étudiants de l’université, parmi lesquels – cerise sur le gâteau – sa future épouse, Emma Thomas.
Following (1998)
C’est donc avec le matériel de l’université, un mini-budget de 6000 dollars, et une bonne partie de ses anciens camarades étudiants (devenus ses amis entre temps), qu’il co-produit avec Emma Thomas son premier long-métrage à seulement 28 ans. Le film met en scène un jeune romancier qui, pour remédier à sa panne d’inspiration, suit au hasard des inconnus dans les rues de Londres, jusqu’à tomber sur un cambrioleur aux pratiques assez particulières…
Même si Following est considéré par les fans de Nolan comme la synthèse des obsessions de son cinéma, c’est pourtant de loin le plus méconnu de sa filmographie ; beaucoup considèrent même Memento comme le premier « vrai » film du réalisateur. Et c’est vrai que ce thriller à la narration chronologique complètement chamboulée, à l’intrigue alambiquée, quasi-labyrinthique où le spectateur se retrouve perdu entre vérité et illusion à grands coups de twists imprévisibles, ressemble presque à une esquisse de Memento (ou même d’Inception ?). Car malgré sa structure intelligente et sa noirceur percutante, le film reste quand même le premier essai d’un jeune réalisateur.
Memento (2000)
Le succès de Following auprès des festivals et de la critique (le film reçoit par exemple en 1999 le Tigre d’Or, le grand grand prix du festival international de Rotterdam) fait alors de Nolan un réalisateur à suivre. Following, à suivre… vous l’avez ? Oui bon d’accord pas terrible celle-là. En tout cas, pour Christopher Nolan, fini le noir et blanc granuleux de ses pellicules 16 mm, plus besoin d’attendre que ses acteurs aient quelques jours de congés pour tourner, terminées les répétitions intensives avant chaque scène pour ne surtout pas gâcher de la pellicule. Les studios lui offrent enfin des gros budgets pour mener à bien ses projets :
La différence entre tourner Following avec des amis portant nos propres vêtements et ma mère qui leur fait des sandwichs et dépenser 4 millions de dollars payés par quelqu’un d’autre avec Memento et avoir une équipe d’une centaine de personnes est, à ce jour, le plus grand saut que je n’ai jamais fait.
Christopher Nolan
C’est ainsi que naît Memento. Comme pour Following, Nolan en est aussi le scénariste, et comme dans Following, on retrouve ce qui fait définitivement la marque de fabrique du réalisateur : une structure complexe, qui demande une vraie concentration du spectateur.
Car après avoir fracturé l’intrigue de Following en 31 sauts dans le temps, Nolan va cette fois-ci encore plus loin en racontant carrément une histoire à l’envers, au fur et à mesure que le personnage principal, amnésique, tente de retrouver ses souvenirs pour résoudre le mystère qui entoure le meurtre de sa femme. Ça, c’est l’intrigue principale. Mais Nolan y intercale aussi des scènes en noir et blanc qui mettent en scène les seules choses dont l’amnésique se souvient avec exactitude.
C’est ce qui forme une sorte d’intrigue secondaire, qui a lieu avant l’intrigue principale. Ainsi la fin du film, où les deux intrigues se rejoignent, correspond donc à peu près à la moitié de l’histoire sur le plan temporel. Vous n’avez pas tout compris ? Ça tombe bien, Christopher Nolan en personne décortique pour vous (en anglais, bien sûr) la construction du film dans cette vidéo.
Mais le plus important, ce que vous devez absolument comprendre si vous voulez vraiment savourer le cinéma de Nolan, c’est que jamais, je dis bien jamais (et contrairement aux quelques murmures diaboliques que vos curieuses oreilles auraient pu entendre dans certaines contrées reculées) le réalisateur ne fait inutilement compliqué. Alors oui c’est peut-être fatiguant, dur à suivre, mais il y a toujours un intérêt derrière ses énigmes ! Le montage et la structure d’un film sont en fait au service de son histoire, de ses personnages, et, très important, de son suspense !
Le découpage de Memento en scènes bien distinctes de quelques minutes sert à quoi ? Eh bien à deux choses, d’abord à alimenter l’intrigue, puisque cela permet au personnage principal de revenir toujours à la case départ, freiné par sa faible durée de rétention mémorielle, et ensuite, en ne donnant pas tout de suite les clés au spectateur, Nolan le plonge dans la même handicap que l’amnésique, incapable de comprendre ce qu’il s’est passé, et donc encore plus surpris à l’arrivée.
Le réalisateur met d’ailleurs un mot là-dessus, qu’il emploie quasiment à chaque fois qu’on lui demande pourquoi ses films sont si compliqués : le mystère. En fait, il explique que la complexité permet de perdre le spectateur pour mieux lui cacher ce qu’il a sous les yeux, avant de le lui révéler seulement au dernier moment, voire de laisser planer le doute indéfiniment (pensez encore à la petite toupie d’Inception…). Et puis, c’est aussi ce qui permet à ses films d’être encore meilleurs quand on les regarde une deuxième fois, en partant à la chasse aux indices…
En tout cas, Memento aura permis à Nolan d’acquérir une large reconnaissance auprès de tous les cinéphiles, qui voient encore aujourd’hui en ce film l’un des scénarios les plus réussis de l’histoire du cinéma. C’est d’ailleurs pour son montage et son scénario que Memento reçoit en 2002 deux nominations aux Oscars, les premières de la filmographie de Nolan.
Insomnia (2002)
Attention, changement d’ambiance. Bon, techniquement pas tout à fait, puisque Insomnia est à nouveau un thriller (en fait, c’est le troisième de Nolan… en 3 films). Mais c’est là que toute ressemblance avec ses films précédents s’arrête. Remake d’un thriller norvégien du même nom sorti en 1997, Insomnia est peut-être le film le moins personnel de la carrière de Christopher Nolan. D’abord parce que c’est le seul dont il n’est pas le scénariste (ou le co-scénariste).
Oubliées donc les intrigues-puzzle, pour la seule fois de sa carrière, c’est un studio qui a proposé un scénario au réalisateur (là où d’habitude il propose lui même ses projets aux studios), et pas n’importe quel studio : la Warner Bros, qui produira ensuite tous ses films jusqu’à Tenet en 2020.
Un film un peu plus classique, mais pas du tout raté pour autant : Nolan reprend tous les codes d’un bon polar en mettant en scène Robin Williams et Al Pacino dans le rôle de deux policiers de Los Angeles qui enquêtent sur la mort d’une jeune fille de 17 ans, mais le transforme aussi en thriller psychologique en s’amusant à faire perdre les repères du spectateur au fur et à mesure que le personnage d’Al Pacino, obsédé dans sa quête du coupable, tombe dans l’insomnie.
Finalement, mettre en scène un film au scénario qui n’était pas le sien aura donné à Christopher Nolan une belle entrée en matière dans le cinéma de studio et ses contraintes, lui permettant de se concentrer pleinement sur la mise en lumière de l’intrigue et des deux acteurs (excellents, au passage), mais aussi d’obtenir la confiance de la Warner Bros avant de décrocher la réalisation de la trilogie Dark Knight.
Le Prestige (2006)
Bon, même si c’est l’un des meilleurs films de Christopher Nolan, je vais faire vite car j’en ai déjà parlé dans l’introduction. Bien que Le Prestige ne sorte qu’en 2006 (donc après Batman Begins), l’origine du projet remonte en réalité bien avant l’attribution de la trilogie Dark Knight à Nolan par la Warner. C’est par une magnifique journée d’octobre 2000, au cours d’une petite promenade dans le cimetière de Highgate (pourquoi pas) que le réalisateur fait part à son frère Jonathan, qui est aussi scénariste, de son envie d’adapter le roman de Christopher Priest au cinéma. Beaucoup de Christopher dans cette affaire, mon cher Watson…
Les deux frères commencent alors un long, très long travail d’écriture. Imaginez les longues discussions passionnées des frères cinéastes, se retrouvant chez l’un puis chez l’autre pour élaborer leur scénario, cherchant comme des architectes la meilleure structure narrative pour faire de leur film un vrai tour de magie, tout ça autour d’un petit verre de rhum. Car un chef d’œuvre ne s’écrit pas tout seul : il leur aura finalement fallu 4 ans pour accoucher du scénario.
Mais au moment où Nolan peut enfin envisager le tournage du film, changement de programme. La Warner l’appelle : la production de Batman Begins doit être accélérée pour une sortie à l’été 2005. Le projet est donc mis sur pause un an et demi, et c’est pas plus mal : cela laisse le temps à Nolan de faire connaissance avec Christian Bale et Michel Caine, rencontrés sur Batman Begins, qui intégreront le casting du Prestige l’année suivante, aux côtés d’Hugh Jackman et de… David Bowie ! Un casting 5 étoiles pour le plus grand tour de magie de la filmographie du réalisateur.
2005-2012, la trilogie qui a révolutionné les films de super héros
En 1995, les méchants de Batman, c’était ça :
Et une bonne dizaine d’année plus tard, c’est devenu ça :
On voit bien qu’on est pas dans le même délire, non ? En fait, ces deux photos l’une en dessous de l’autre suffisent à résumer l’empreinte qu’a éternellement laissé Christopher Nolan sur les films de super-héros.
En donnant à sa trilogie une noirceur inhabituelle pour le genre, le réalisateur a rendu ses lettres de noblesse à l’adaptation cinématographique de comics, ringardisant complètement les gags et costumes ridicules des Batman Forever et Batman & Robin de Joel Schumacher qui avaient déjà sérieusement dégradé l’image de l’homme chauve souris au cinéma. Nolan a tout simplement sorti Batman du placard pour le remettre au goût du jour, et ça a donné ce que le cinéma de super héros a peut-être connu de mieux ces vingt dernières années.
Batman Begins (2005)
C’est le premier blockbuster dans l’œuvre de Christopher Nolan, et il marque le début d’une nouvelle ère de sa filmographie, plongeant définitivement le jeune britannique dans les grosses productions américaines.
Également co-scénariste du film, Nolan insiste immédiatement pour adopter une approche plus « réaliste » de l’univers de Batman, lui permettant à la fois d’explorer plus profondément les tourments d’un homme ordinaire qui devient extraordinaire (car on peut quand même le rappeler, Batman est le seul super héros… sans super pouvoirs ! Sa force est uniquement le fruit des gadgets technologiques que lui fournit Lucius Fox – alias Morgan Freeman – le PDG de l’entreprise Wayne), mais aussi de délivrer son regard sur le monde réel. Gotham et ses travers apparaissent alors comme le reflet de n’importe quelle autre ville américaine, ce qui sera encore plus explicité dans les volets suivants, où Gotham va se transformer… en New York.
The Dark Knight (2008)
On dit souvent que la suite d’un film est toujours moins bonne que le premier volet. Et même si c’est vrai pour la plupart des grandes franchises du cinéma, on a ici le contre-exemple, ou, encore mieux, l’exception qui confirme la règle. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que c’est ce film qui a par la suite donné son nom à la trilogie dont il est le deuxième opus.
Encore plus sombre, encore plus réaliste, le film porte un regard désemparé sur l’Amérique post-11 septembre, où la peur est omniprésente, et c’est la thématique centrale du film : le pouvoir insoupçonné de celui qui sait instaurer la terreur et le chaos auprès d’une population entière, et ce par sa simple présence, j’ai nommé : le Joker, qui devient alors l’allégorie du terrorisme.
Le Joker est d’ailleurs le personnage central du film, jusqu’à même reléguer Batman au second plan. En même temps, comment ne pas se régaler devant l’inoubliable performance de Heath Ledger, certainement l’une des plus grandioses de l’histoire du cinéma. Ajoutez à tout ça la partition musicale magistrale du génial Hans Zimmer, un doublage français très réussi, et une mise en scène orchestrée au millimètre (dès la toute première scène du braquage qui expose immédiatement le génie machiavélique du Joker), et vous obtenez un des plus grands films de tous les temps.
Et puis comme ça fait toujours plaisir, je vous remets quelques unes des meilleures scènes du Joker, disponibles sur YouTube :
L’explosion de l’hôpital, où le Joker révèle tout son potentiel comique : Joker Hospital Scene – The Dark Knight (2008) Movie Clip HD – YouTube
La scène du crayon magique, drôle aussi, ou alors particulièrement effrayant : The Dark Knight – Extrait – Quand on a du Talent – YouTube
Quand le Joker s’invite à la réception d’Harvey Dent dans une entrée… fracassante : WHERE IS HARVEY DENT? | The Dark Knight [4k, HDR, IMAX] – YouTube
La fin de la scène culte des ferrys : And Here We Go (Batman vs Joker) | The Dark Knight [4k, HDR, IMAX] – YouTube
Et puis franchement, la meilleure, celle de l’interrogatoire : Batman interrogates the Joker | The Dark Knight [4k, HDR] – YouTube
The Dark Knight Rises (2012)
Il aura mis du temps à arriver, ce troisième opus. C’était pourtant le plus attendu des trois : après le chef d’œuvre (oui, j’utilise beaucoup ce mot dans cet article) qu’était le deuxième volet, le public trépignait d’impatience de découvrir le chapitre final de la lutte de l’homme chauve-souris contre le mal et l’anarchie. Mais Nolan avait besoin d’une pause. Ou en tout cas besoin de faire autre chose avant de revenir à Batman, et cette autre chose s’est avérée être Inception, sorti en 2010, le film le plus primé de sa carrière. Voilà ce que ça donne quand Christopher Nolan fait « une pause ».
Enfin bref, revenons à Batman, au moment où Nolan se rend compte de son erreur : avec The Dark Knight, il a placé la barre très haut. Trop haut. Et après 4 ans d’attente, tout le monde s’attend à ce que le troisième volet égalise (ou surpasse) le précédent. Sauf que… pas vraiment. En fait, beaucoup considèrent que le film perd ce on-ne-sait-quoi qui faisait la magie de The Dark Knight, mais en réalité, allez, on peut le dire, ce « on-ne-sait-quoi », c’est le Joker, dont on est tous un peu nostalgique en regardant ce troisième opus, surtout lorsqu’on le voit remplacé par ce gros bonhomme froid et antipathique qu’est Bane, le nouvel ennemi juré de Batman.
Car l’excentricité d’Heath Ledger, mort d’une surdose de médicaments quelques semaines à peine après avoir prêté ses traits au Joker sur le tournage de The Dark Knight (performance qui lui a valu le très mérité Oscar du meilleur acteur 2009 à titre posthume), nous manque dans ce troisième film. Mais attention, The Dark Knight Rises tient quand même ses promesses : après le terrorisme, c’est désormais la révolution populaire qui menace Gotham, ce qui donne à nouveau à Christopher Nolan l’occasion d’explorer quelques réflexions sur une Amérique encore solidement attachée à la société de classes, et surtout de nous offrir une introduction un final épique (et assez touchant aussi) aux aventures de Batman.
2010-2023, la poule aux œufs d’or d’Hollywood
Après avoir sauvé Batman des oubliettes en faisant de l’homme chauve-souris une noire métaphore du monde moderne, Christopher Nolan devient l’un des réalisateurs les plus admirés de son temps, faisant quasiment l’unanimité, aussi bien auprès du grand public que des cinéphiles les plus avertis. Utilisant cette soudaine popularité pour convaincre la Warner de financer ses projets les plus fous, Nolan va ensuite diversifier sa filmographie : science-fiction, thriller, film de guerre, de braquage, biopic… tout y passe, et toujours sans que le réalisateur ne trébuche la moindre fois.
Inception (2010)
Véritable anomalie dans le paysage hollywoodien, ce film est peut-être le meilleur exemple de ce que Christopher Nolan recherche dans son propre cinéma : du grand spectacle intelligent. Car même si tout, de son simple budget de 160 millions de dollars aux multiples cascades et explosions, en passant par le casting de stars, nous autorise à placer Inception dans la case « blockbusters », c’est aussi et surtout un ingénieux film d’auteur, dans lequel Nolan, après avoir mis de côté ses scénarios un peu tordus (bah oui, quand même…) pour Batman, renoue avec les paradoxes structurels de Memento tout en brouillant les pistes du spectateur comme il le faisait dans Le Prestige.
Sauf qu’ici Nolan n’est plus un magicien mais plutôt… un escroc : il arnaque le spectateur en le projetant d’abord dans un concept de science-fiction monté de toutes pièces (des rêves emboîtés les uns dans les autres), pour ensuite mieux le déconstruire (ou s’arrête le rêve, ou commence la réalité ?) et conclure sur un flou complet qui ressemble à un coup de génie (le fameux plan final sur la toupie).
Mais, tiens donc ? Un escroc, n’est ce pas exactement ce qu’est Cobb, le personnage principal interprété par Leonardo DiCaprio, lorsqu’il crée de toutes pièces des rêves emboîtés pour s’immiscer dans le sommeil d’un riche héritier ? Et ne s’en sert-t-il pas pour, lui aussi, déconstruire toutes les certitudes de ce personnage joué par Cilian Murphy et le maintenir dans un flou complet afin de mieux le manipuler ? Voilà l’une des nombreuses interprétations de ce film de casse onirique multi-oscarisé : Inception serait en fait le strict protocole que doit suivre un cinéaste pour faire croire à son public, l’histoire (ici le rêve, donc) qu’il essaye de raconter.
En d’autres termes, l’inception que Cobb et son équipe tentent de faire à Fischer serait alors ce que les cinéastes ont l’ambition de réaliser sur leurs spectateurs. Et ça se tient, regardez : l’équipe de Cobb ressemble alors à l’équipe de tournage d’un film ! Arthur est chargé de faire toutes les recherches possibles pour déterminer si la mission est réalisable : c’est le producteur du film. Ariane, l’architecte de rêves, s’occupe des décors, c’est donc la designer. Eames, capable de changer son apparence, est l’acteur. Et Cobb, qui planifie le tout et donne un rôle à chacun des membres de l’équipe pendant l’inception, est à la fois le scénariste et le réalisateur du film (comme Christopher Nolan, d’ailleurs).
On a même le public du film : Fischer, la cible de l’inception, est celui qui vit l’illusion orchestrée par l’équipe. Et quand on sait que l’activité cérébrale lorsqu’on regarde un film est similaire aux effets neurologiques d’un rêve, cette interprétation prend tout son sens, non ?
Ah ah Nolan, je t’ai démasqué ! Bon en fait ça fait des années que cette théorie existe. Mais une dernière chose à retenir de ce film, parce que ça caractérise aussi le cinéma de Christopher Nolan en général, c’est l’utilisation minimale des effets spéciaux numériques. On pourrait penser que dans un film sur le rêve, il y en aurait de partout, mais en fait, à part le Paris-pliant (dont j’ai mis la photo plus haut) et les limbes (où l’on voit une ville peu à peu s’effondrer dans la mer), l’immense majorité des scènes d’action et d’explosions ont été tournées en conditions réelles. Deux petits exemples :
L’explosion ratée d’une forteresse grandeur nature
Vous vous souvenez de cette forteresse qui est au cœur du 3ème rêve imbriqué du film ? Eh bien elle a donné beaucoup de mal à Nolan et son équipe ! D’abord, Monsieur Nolan n’aimant pas trop les fonds verts, il a fallu la construire en taille réelle dans un vrai massif de montagne au Canada…
Alors bien sûr, l’explosion devait se dérouler en une seule prise, puisqu’une fois le décor détruit, pas moyen de recommencer. Nolan n’avait donc pas le droit à l’erreur, et pourtant… la tour n’est pas tombée dans le bon sens, ne permettant pas aux caméras de filmer sa chute comme le réalisateur l’avait imaginé !
Le couloir d’hôtel rotatif
C’est peut-être LA scène qui a valu au film l’un des nombreux Oscars qu’il a remporté : celui des meilleurs effets visuels. Pour bien comprendre ce qui se passe, il faut savoir que cette scène a lieu dans un rêve, pendant que le rêveur en question se trouve dans une voiture qui fait des tonneaux. Les mouvements de la voiture se reproduisent alors dans l’hôtel du rêve, qui tourne alors sur lui-même (oui c’est un peu bizarre dit comme ça, mais ça fait partie de la magie de Christopher Nolan : nous rendre crédibles et passionnantes des histoires complètement invraisemblables). Un vrai défi technique, mais aussi l’une des meilleures scènes de combat du cinéma :
Voilà la bête. C’est cette gigantesque machine rotative construite spécialement pour le film a permis à Nolan de faire de ses rêves une réalité.
Il a fallu ensuite en construire une deuxième pour la suite de la scène, où le combat se poursuit dans l’une des chambres. D’ailleurs, toute la séquence en question est disponible sur YouTube, ici.
Imaginez la difficulté qu’a représenté le tournage de cette séquence, tant le nombre de paramètres est grand : rotation du couloir et de la caméra, parfois simultanées, parfois non, utilisation des vrais acteurs pour certains plans, des doubleurs pour d’autres, parfois accrochés à des harnais, parfois pas…
Certains plans de quelques secondes ont demandé plusieurs jours de préparation et plusieurs heures de tournage, et ça paye : voilà une scène de combat qui n’a rien à envier à Matrix.
Interstellar (2014)
Si le prestigieux American Journal of Physics recommande aux universités de montrer ce film aux étudiants en physique, ce n’est pas pour rien : toute l’intrigue d’Interstellar est construite sur quelques unes des plus grandes théories quantiques (et des plus compliquées aussi). Trous de vers, trous noirs, théorie des cordes… tous ces concepts viennent alimenter cette odyssée interplanétaire en paradoxes temporels, et c’est ce qui permet à Interstellar de se distinguer des autres films du genre (comme Gravity d’Alfonso Cuarón sorti à peine une année plus tôt).
En fait, Christopher Nolan se sert de la physique quantique comme d’un terrain de jeu pour y construire un récit familial déchirant. Car les déformations du temps ne sont pas dans Interstellar un simple gadget de science-fiction, mais le vecteur de l’émotion qui parcourt tout le film : le temps apparaît alors comme une force destructrice, une barrière certes malléable mais surtout insaisissable, qui éloigne de plus en plus un père de sa fille. Et évidemment, la scène qui illustre le mieux tout ça, c’est celle où le personnage de Matthew McConaughey, tout juste revenu d’une sortie spatiale de quelques minutes, voit sa fille vieillir de plusieurs années dans les vidéos qu’elle lui a envoyées pendant son absence.
Tout ça nous fait un potentiel d’émotions incroyable, non ? Eh bien, Nolan va l’exploiter, évidemment ! Parce que oui, c’est dans Interstellar que se trouve la scène la plus bouleversante de toute la filmographie de Christopher Nolan : celle du Tesseract. Euh… qu’est ce que c’est que ce truc là ? Mais si, vous savez, c’est la scène où l’astronaute arrive à communiquer avec sa fille en faisant tomber les livres de sa bibliothèque à travers l’espace et le temps.
Bon, même si c’est un peu difficile d’y croire, Nolan nous donne pourtant son explication à travers les mots de son protagoniste : l’amour est la seule force qui dépasse les barrières de l’espace et du temps. Et mine de rien, cette scène, bien aidée par la musique saisissante d’Hans Zimmer (encore lui !), offre au film une formidable conclusion qui finalement… n’en est pas une, et c’est dommage, puisque la dernière dizaine de minutes qui suit est en trop (en tout cas elle casse un peu la magie selon moi).
Enfin, il faut peut-être dire aussi que ce film considéré comme l’un des meilleurs de Christopher Nolan est en fait une idée de son frère, (il n’est décidément jamais très loin) Jonathan Nolan qui était d’ailleurs déjà à l’origine de Memento, et qui a co-écrit avec son frère le scénario de cet Interstellar, de The Prestige, mais aussi de The Dark Knight, l’autre grand sommet de la filmographie du réalisateur. Et puisqu’on parle de famille, vous vous souvenez d’Emma Thomas, la femme de Nolan ? Eh bien c’est aussi elle qui a co-produit quasiment l’intégralité des films de son mari. Du processus d’écriture au tournage jusqu’à la production, le cinéma de Nolan, c’est aussi… une véritable entreprise familiale !
Dunkerque (2017)
Des sept Oscars du bouleversant La Liste de Schindler de Steven Spielberg jusqu’au grandiose La Vie est belle de Roberto Benigni, en passant par Le Pianiste de Polanski, La Ligne rouge de Terrence Malick ou encore le grand classique Il faut sauver le soldat Ryan (lui aussi de Spielberg), on ne compte plus le nombre de films sur la Seconde Guerre mondiale. Une période de l’histoire aussi sombre, complexe et tristement extraordinaire ne peut en effet qu’être une source d’inspiration inépuisable pour un cinéaste, notamment de par les multiples approches que l’on peut en faire, de la narration d’un pur combat militaire à l’exposition des jeux de pouvoirs de l’époque, sans oublier le nazisme et la déportation.
Constituant certainement l’un des plus larges pans de l’immense fresque qu’est le cinéma, les films sur la Seconde Guerre mondiale sont donc souvent autant de chefs d’œuvres que de regards personnels et différents sur un ou plusieurs évènements de la période, teintés la plupart du temps d’un bienvenu réalisme historique. Dunkerque ne déroge pas à la règle.
Christopher Nolan nous plonge ici dans l’évacuation méconnue des troupes alliées de Dunkerque en mai 1940. Même si ce drame historique impose une certaine épuration dans la mise en scène, on retrouve quand même les traces de la présence de Nolan : le film se déroule sur trois tableaux, qui correspondent à trois temporalités (une semaine sur la terre, un jour sur la mer, une heure dans les airs). Ces trois séquences bien distinctes permettent au réalisateur de jouer sur le rythme de son récit, et c’est ce qui fait la force du film : la mise en scène est à nouveau magistralement mise au service du message de l’œuvre.
On a ainsi d’un côté des séquences longues, très peu bavardes, étirées au maximum par des lents plans séquences qui traduisent l’attente désespérée des renforts par les milliers de soldats coincés sur la plage, et de l’autre une frénétique poursuite en avion au cours d’un combat aérien bref complètement saisissant. Dernier atout du film : un acteur principal complètement inconnu, pour renforcer l’anonymité et la normalité des soldats. Preuve de la quête de réalisme de Christopher Nolan pour son film le plus pragmatique.
Tenet (2020)
Premier blockbuster à sortir en salles après la fermeture des cinémas du monde entier pour cause de pandémie, Tenet, petit nouveau du réalisateur le plus apprécié de sa génération, devait être le film qui ferait retourner le public devant les grands écrans. Pari raté. Bon, ce n’est pas vraiment de la faute du film en lui même. On va dire que c’est plutôt l’ombre du virus qui planait encore sur des spectateurs pas tellement envieux de s’entasser dans un potentiel nouveau cluster.
Enfin quoi qu’il en soit, avec 365 millions de dollars au box-office contre 205 millions de budget, c’est loin d’être l’un des plus gros succès de Christopher Nolan. Et pas seulement au niveau du box-office, d’ailleurs. C’est aussi l’un des films pour lesquels la critique a été la plus sévère. En fait, alors que Dunkerque semblait avoir marqué un tournant dans le cinéma du réalisateur, ou en tout cas un début d’orientation vers quelque chose de plus intimiste, moins spectaculaire, Tenet ramène brutalement Nolan à son cinéma d’il y a 15 ans.
Certains y voient même un Inception bis, avec à nouveau la confusion totale de l’espace et du temps, sauf qu’on a l’impression que cette fois-ci le réalisateur a poussé tous les curseurs à leur maximum, jusqu’à nous surcharger d’explications compliquées, de cascades et des codes habituels du cinéma d’action. Voilà qui donne un blockbuster déchaîné et toujours aussi intelligent, c’est vrai, mais peut-être aussi le film le moins singulier de Christopher Nolan.
Et puis à côté de ça, le film est aussi l’objet de la terrible discorde qui a poussé le réalisateur à se séparer de la Warner, après 18 ans de bons et loyaux services. La raison : la décision par la société de production de diffuser ses films sur HBO max parallèlement à leur sortie en salles. Pourquoi pas, après tout ? Dans un contexte d’épidémie ça peut permettre au plus grand nombre de profiter des films sans avoir à se rendre dans une salle de cinéma… Sauf que Christopher Nolan est, un peu comme Tom Cruise dont je parlais dans cet article, un grand défenseur de l’expérience incomparable qu’est le visionnage d’un film sur grand écran.
Ils n’ont absolument aucun amour pour le cinéma, ni pour les spectateurs […] Ce n’est rien d’autre qu’une tentative désespérée d’attirer l’attention du public et d’assurer sa survie à Wall Street
Christopher Nolan à propos des dirigeants de la Warner Bros, après avoir claqué la porte
Car pour Nolan, c’est même une obsession : il pense, tourne et monte ses films pour le grand écran, et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il utilise des pellicules 70mm et des caméras IMAX. Bon, sauf que petit problème, seules quelques salles de cinéma dans le monde disposent de la technologie suffisante pour projeter des films dans ce format. En fait, quand vous allez voir un film de Christopher Nolan au cinéma, vous n’en voyez très probablement (à moins d’être dans l’une de ces “super salles”) qu’une version amoindrie, légèrement plus “pauvre” que celle qui a réellement été tournée. Bon, ne vous inquiétez pas, hein, ne dites jamais ça devant Nolan mais ça ne fait pas non plus une immense différence…
Oppenheimer (2023)
Pour son tout nouveau film actuellement au cinéma, Christopher Nolan a donc du se tourner vers la concurrence. Il faut savoir que 4 grands studios (américains, évidemment) dominent le marché mondial. Vous avez sûrement vu leur nom des dizaines de fois au début de vos films préférés, mais comme tout le monde, vous n’y avez pas vraiment fait attention. Leurs noms ? Paramount, Universal, Disney et Warner. Ces 4 piliers du cinéma mondial regroupent à eux seuls la majorité des studios de production et des franchises les plus en vogue, de Marvel à Lucasfilm (qui appartiennent tous les deux à Disney), en passant par DreamWorks (Universal), DC films (Warner Bros) et la fameuse 20th Century Fox de Paramount.
Alors évidemment, à peine “divorcé” de la Warner, Nolan a reçu des propositions de contrats tous plus alléchants que les autres de la part de l’ensemble de ces studios, auquel il faut ajouter un cinquième : Netflix, beaucoup plus récent que les autres mais déjà autant (si ce n’est plus) influent sur le cinéma mondial. Mais bon, vous l’avez bien compris avec l’affaire Tenet-Warner, on n’est pas prêt de voir Nolan signer un contrat avec une plateforme de streaming ! C’est d’ailleurs vers le concurrent direct de la Warner que s’est finalement tourné le réalisateur : Universal.
On l’avait déjà compris avec Interstellar, Christopher Nolan est un grand fan de sciences, et ça se ressent dans ce biopic de J. Robert Oppenheimer, le “père de la bombe nucléaire”. Mais le film est bien plus qu’un simple résumé de la vie du scientifique ou une explication du fonctionnement de la bombe A (et de la bombe H au passage).
Car en mettant en scène les tourments de son personnage principal, le réalisateur semble vouloir mettre l’humain au cœur de l’un des évènements les plus importants du XXe siècle (comme il le faisait déjà dans Dunkerque, d’ailleurs). Et pour y parvenir, il peut compter sur ce qui est probablement le meilleur casting de sa filmographie : Robert Downey Jr, Emily Blunt, Matt Damon, mais surtout Cilian Murphy, complètement métamorphosé dans le rôle du physicien controversé.
Cilian Murphy est d’ailleurs un grand habitué des tournages avec Nolan, puisqu’il a joué dans la trilogie Dark Knight, mais aussi dans Inception et Dunkerque. Car c’est la dernière caractéristique propre à Christopher Nolan dont je vous voulais parler : le réalisateur aime tourner avec des acteurs qu’il connaît et qu’il apprécie. Voilà pourquoi certains acteurs comme Cilian Murphy, mais aussi Kenneth Branagh, Tom Hardy et surtout Michael Caine (qui apparaît dans 8 films du réalisateur, qu’il soit le célèbre valet de Bruce Wayne ou une simple voix au micro de Dunkerque) se retrouvent dans de nombreux films du metteur en scène britannique.
En tout cas, Oppenheimer est un donc un excellent film qui, en plus de dresser un riche et complexe portrait psychologique du scientifique, nous offre une réalisation maitrisée au millimètre et des dialogues ciselés, superbement déclamés par des acteurs tous au sommet. Alors n’attendez plus, maintenant que vous avez toutes les clés pour comprendre le cinéma de Christopher Nolan, foncez donc voir Oppenheimer au cinéma !
Et si vous l’avez déjà vu, jetez un œil (ou deux) sur cette petite sélection de ce que le cinéma a de mieux à vous proposer cet été, juste… ici.
Bonnes séances !
Ah, une dernière chose aussi ! Si vous voulez allez encore un peu plus loin dans le décryptage des films de Nolan, je vous mets le lien vers une excellente vidéo YouTube sur laquelle je suis tombée en travaillant sur cet article, et c’est de loin le document le plus complet et intéressant que j’ai trouvé sur le sujet : Le cinéma de CHRISTOPHER NOLAN – YouTube
Excellent article, qui nous détache de la réalité et du temps comme pourrait le faire le cher Christopher Nolan!