L’homme dé, c’est l’histoire d’un psychiatre new-yorkais à la vie stable. A trente ans passés, il a déjà tout ce que la société impose d’avoir pour réussir : une bonne situation professionnelle, matrimoniale et économique. Mais une fois que toutes ces cases ont été cochées, comment remplir sa vie ? En passe à cette crise existentielle, le dr. Luke Rhinehart met au point une nouvelle thérapie : la thérapie par le dé. Cette méthode consiste à soumettre plusieurs propositions à un dé qui choisira à sa place. Fini les indécisions et la monotonie, grâce à la thérapie par le dé, tout devient possible. Le psychologue va alors se transformer en homme dé : un être multiple, imprévisible qui repousse sans cesse les limites de la bienséance et des conventions. Fasciné par sa découverte et tout ce qu’elle suppose, il s’enfonce toujours plus loin dans cette expérience, laissant s’exprimer tout ce qu’il n’aurait jamais osé s’avouer.
Paru en 1971, l’Homme dé est vu comme « le livre du siècle ». Et pour cause, il remet en question les fondements de notre société par une thérapie aussi improbable qu’efficace. Ce livre nous questionne sur notre place dans le monde qui nous entoure. Avons-nous réellement un libre arbitre ou répondons-nous simplement à des codes sociaux ? Et si nous étions totalement libres de pouvoir exprimer le moindre désir sans peur du jugement ou des conséquences, que se passerait-il ? Ces questions dignes d’une dissertation de philo sont illustrées avec brio et un peu de cynisme dans par Luke Rhinehart.
En effet, la thérapie par le dé dispose d’effets non négligeables. Elle permet aux individus de se libérer de leur peur, et de leurs attaches en accomplissant des choix qu’ils n’auraient pu imaginer prendre seul. Mais cette méthode peut aussi mener à des dérives sans nom. La volonté des dés étant supérieure à tout, elle peut amener à justifier les pulsions les plus triviales.
Une question s’impose enfin. Plus un individu s’enfonce dans la thérapie du dé, plus les décisions qu’il soumet ont un impact important sur sa vie. Prendre une décision pose les bases du libre arbitre mais si nous sommes incapables de faire un choix ou que nous déléguons cette responsabilité à une autre personne / entité, qu’en devient-il ? Cela supposerait de poser une limite au pouvoir que nous donnons à cette thérapie. Mais dans ce cas, les dés nous rendent-ils libres ou nous asservissent-ils ? Cette question s’est posée à certains lecteurs qui ont sorti l’œuvre de son cadre fictionnel pour le transformer en une réalité. On compte aujourd’hui un certain nombre d’adeptes de la vie d’homme dé. Après avoir consulté les dés, l’un d’entre eux à même tout quitté pour devenir reporter de guerre.
Alors selon vous la thérapie du dé : découverte révolutionnaire ou chemin de tous les dangers ?
Laisser un commentaire