Pour bien s’informer sur l’actualité aujourd’hui, il faut avoir conscience de certains pièges dans lesquels ne pas tomber. Petit guide de survie en la matière !
Le rapport des français avec l’actualité d’aujourd’hui
Le rapport entre les Français et l’information, et plus globalement les médias, est contrarié.
Pour le baromètre sur l’utilité du journal de l’Institut Viavoice publié en mars 2023, 76 % des Français font confiance aux médias professionnels, un chiffre en baisse de 2 % par rapport à l’année précédente. En cause ? Une information relayée trop vite ou parfois fausse (74 %), un sentiment d’une baisse de la qualité informationnelle (54 %), et une partialité des journalistes trop visible pour 70 % d’entre eux. Une information qui est trop anxiogène (74 %), un journalisme qui se répète sur ses sujets (73%) sont tout autant de points soulevés par les Français interrogés.
Le baromètre sur la confiance des Français dans les médias, réalisé par Kantar Public – onepoint pour La Croix révèle que, bien que les Français n’ont jamais été aussi intéressés par l’actualité (76 %), l’intérêt des jeunes de moins de 35 ans pour l’information grimpe quant à lui à 66 %, bien loin derrière leurs homologues plus âgés (83 %). 43 % des Français dans leur globalité s’intéressent davantage à l’actualité qu’auparavant, contre 21 % ayant perdu tout intérêt, une baisse également marquée chez les jeunes (33 %).
Il est précisé que les répondants ressentent un sentiment de lassitude quant aux médias parlant toujours des mêmes sujets, 51 % des Français ressentant de la lassitude ou de la fatigue face à l’information, ainsi qu’une angoisse pour 35 % d’entre des sondés.
La méfiance envers les journalistes est présente chez 54 % des Français. Ici aussi, la remise en cause de l’indépendance des journalistes est particulièrement marquée par rapport à l’argent (26 %) et au pouvoir (24 %). Le cœur du problème résidant pour 45 % des Français dans le fait que trop de groupes de presse ou médias mainstream sont aujourd’hui détenus par de grands groupes.
Apprendre à suivre efficacement l’actualité sur internet
Ayez conscience des biais journalistiques
La neutralité des médias a souvent été remise en question. Lors de la présidentielle de 2022 par exemple, les quotas de temps de parole de certains candidats, surtout situés à gauche, furent remplis très tard la nuit par certaines chaînes d’information, les mêmes interviews étant repassées en boucle entre 1 et 4 heures du matin comme l’indique Le Parisien.
La convocation par sa direction du journaliste Mohamed Kaci après son interview du porte-parole francophone du Tsahal (armée israélienne) Olivier Rafowicz sur les bombardements dans la bande de Gaza, la journaliste Guadeloupéenne Barbara Olivier-Zandronis écartée de l’antenne suite à une interview musclée avec le président du Rassemblement National Jordan Bardella sont quelques-uns des exemples les plus récents. Auparavant, lors des manifestations contre la très contestée réforme des retraites, des journalistes de France 3 ont rédigé une lettre ouverte à leur direction, clamant qu’ils n’étaient pas d’accord avec la couverture donnée de l’événement, trop partisane à l’encontre des manifestants selon eux.
Toutes ces affaires prouvent que les choix des responsables de ces médias sortent parfois de la neutralité, ces derniers peuvent paraître logiques pour les uns, scandaleux pour les autres, et le spectre politique dans lequel on se place influencera grandement notre vision sur ces sujets. Néanmoins, sans donner un avis concret sur ces différentes histoires, il est important de se rappeler l’évidence : ces prises de position ne vont pas de soi, elles sont bien le fruit de décisions politiques.
La journaliste Salomé Saqué estime d’ailleurs dans une interview sur Franceinfo que l’objectivité journalistique n’existe pas, et que chacun de ses confrères et consœurs possède un biais auquel il ou elle ne souhaite pas faire face.
Pour bien s’informer sur Internet, il faut donc savoir que le journalisme n’est pas neutre, et c’est en pouvant analyser les couleurs d’un média qu’il est possible d’avoir un esprit critique sur le sujet. Car le problème n’est pas tant la prise de position que l’illusion de neutralité donnée au public.
Les éditorialistes sur les plateaux télé sont payés pour donner leur point de vue, les personnes invitées et la teneur des débats sont également des choix. Pour vous aider à vous y retrouver, Sciences Po a créé un petit guide des différentes couleurs politiques des médias européens, dont, évidemment, les français.
Utilisez les médias alternatifs pour vous informer de manière indépendante
De nombreux médias alternatifs existent sur Internet, mais il est important de préciser que nombre d’entre eux ont une ligne directrice claire, et à l’inverse des médias mainstream, indiquent souvent les couleurs qui sont les leurs. Pour Fonds pour une Presse Libre, il est important de lire la presse indépendante afin de « fuir l’idéologie des grandes fortunes détenant les médias ». Un appel a été lancé avec, à ce jour, 86 signataires dont les noms sont disponibles ici pour les plus curieux.
Mediapart propose également sa liste de médias indépendants à consulter ici.
Bien sûr, ces médias se veulent comme une alternative au discours conservateur des grands médias, notamment ceux détenus par le milliardaire Vincent Bolloré. Beaucoup seront donc tout l’inverse de ce que proposent les journalistes y travaillant.
Selon l’ONG Oxfam citant l’enseignante-chercheuse et économiste Julia Cagé : « 9 milliardaires possèdent plus de 80 % des médias en France. » et cette concentration des médias peut avoir des conséquences concrètes : lors de la mise en place de Geoffroy Lejeune, figure de Valeurs Actuelles et Cnews, deux médias connotés à l’extrême droite, à la tête du Journal Du Dimanche, la rédaction n’a quant à elle pas eu son mot à dire, et malgré une grève de six semaines, les journalistes n’ont pu que négocier leurs conditions de départ, plus de la moitié d’entre eux ayant décidé de claquer la porte face à l’arrivée de la nouvelle direction, comme le rapporte Libération.
Une proposition de loi transpartisane présentée à l’Assemblée nationale le 19 juillet dernier est censée accorder, entre autre, un droit de véto aux journalistes, afin que ces derniers puissent obtenir un droit de regard sur leur nouvelle direction, et plus largement ”protéger la liberté éditoriale des médias sollicitant des aides de l’État”. Cependant, aucune date d’examen de la proposition de loi n’est encore programmée.
Croisez vos sources et faites preuve de prudence
Les médias d’aujourd’hui étant dans une compétition permanente pour capter l’attention du public, il n’est pas toujours facile pour les journalistes de garder la tête froide. L’AFP peut même se tromper, car la course à l’information piège malheureusement nombre de journalistes désireux d’être les premiers sur l’info.
Peu importe la fiabilité d’un média, l’erreur ou l’imprécision est toujours possible. L’important est donc de croiser ses sources et de voir ce qui est dit sur d’autres médias. Vérifiez si l’information traitée par le Figaro (à droite) est la même que celle de Libération (à gauche) et regardez le biais ou l’angle pris par les deux journaux. Sur Internet, cela ne prend que quelques minutes et cela ne coûte rien !
Et à l’ère des réseaux sociaux, ce réflexe est d’autant plus important, il vous faut donc être encore plus prudent lorsque vous scrollez sur votre téléphone. Ne pas être le premier à partager une information que vous trouvez sur Internet ou votre réseau social favori n’est pas grave, cela peut même permettre d’éviter de relayer de fausses informations ou des informations inexactes. Et cela peut même vous sauver d’un moment d’embarras lorsque vos proches débunkeront vos dires.
Gardez en favoris les médias de confiance
Un petit détour par la case “favoris” lorsque vous surfez sur Internet ou un petit follow sur un compte sur lequel vous êtes revenu plusieurs fois, et c’est dans la poche. Garder de côté quelques médias sur lesquels vous vous renseignez régulièrement peut être une bonne option. Votre propre expérience sur le long terme avec ce média (ou ce créateur de contenus) vous aidera à déterminer vous-même si ce dernier est digne de confiance ou non, mais également s’il s’aligne sur les valeurs qui sont les vôtres.
Encore une fois, un lecteur du Figaro ne sera pas celui de Libération, et comme les journalistes ne sont pas neutres, les lecteurs ne le sont pas non plus. L’important est de toujours garder un esprit critique, et sans être totalement paranoïaque, essayer de vous forger votre propre opinion sur un sujet donné.
Utilisez les labels et les classements pour repérer les sources d’information fiables
Pour se retrouver dans la jungle d’Internet, il existe un classement des médias fiables effectué par NewsGuard. Le magazine Slate alerte cependant sur le “business” des labels lorsque ceux-ci sont lancés par des start-ups, donc des organismes privées.
Il existe cependant un label plus digne de confiance : la certification Journalism Trust Initiative lancée par Reporters sans frontières qui permet d’identifier des médias répondant aux 130 indicateurs de fiabilité.
Rappelons que, selon Reporters sans frontières, la liberté de la presse française est menacé par des contenus peu fiables surtout trouvés sur Internet : propagandes, fake news ou encore contenu généré par l’IA sont autant de problématiques qui place la France à la 24ème place dans le classement sur la liberté de la presse.
Faites vos propres recherches
Internet est votre meilleur allié lorsqu’il s’agit d’aller vous-même vérifier les informations que vous voyez ou entendez. Si un sondage est cité et que vous souhaitez vérifier si les chiffres donnés sont corrects ou avoir davantage de contexte, il peut être intéressant d’aller le lire entièrement. D’autres médias se sont également lancés dans le décryptage d’actualité sur Internet, une bonne manière de vérifier les analyses de l’un si l’autre s’est également emparé du sujet. Ce qui nous amène au point suivant…
Utilisez des outils de fact-checking pour repérer les fake news
Les Décodeurs par Le Monde
L’extension “décodex” par Le Monde propose, comme son nom l’indique, de décoder les informations qui vous sont présentées. Depuis remplacé par Les Décodeurs, il offre des conseils pour décrypter l’information ainsi que des articles fact-chekés.
Checknews de Libération
Créé en septembre 2017 par le journal Libération, journal appartenant à la presse Indépendante SAS, cette rubrique permet de fact-checker des informations à partir des questions des lecteurs sur tous les sujets d’intérêt. Au départ projet d’un partenariat entre l’agence J. Walter Thompson et le média durant l’entre-deux tour des présidentielles, la rubrique est désormais totalement indépendante.
Il est possible d’envoyer des questions, en rapport ou non avec l’actualité, des questions pouvant obtenir une réponse factuelle, et non politique ou idéologique. Rappelons que CheckNews fait partie d’un réseau international de fact-checking appelé IFCN depuis le lancement de sa rubrique.
AFP Factuel
L’Agence France Presse propose un manuel du fact-checking sur le site AFP Factuel, un site entièrement dédié au fact-checking d’information sur lequel il est également possible de se renseigner.
Fake off du journal 20minutes
À l’instar du CheckNews de Libération, la journal 20minutes s’est lancé la même année, en 2017, dans la lutte contre les fake news avec sa rubrique Fake Off. Depuis, la rubrique a reçu la certification Poynter-IFCN délivrée par l’International Fact-checking Network. Partenaires de Facebook et WhatsApp, ils vérifient « des contenus viraux sur les réseaux sociaux, ainsi que sur des déclarations de personnalités ou sur des sujets d’actualité, qui ont un impact dans le débat sociétal. »
Les Surligneurs
Les Surligneurs est un média différent car non pas écrit par des journalistes, mais des enseignants-chercheurs dont les articles se concentrent principalement sur le respect du droit public. La rubrique Legal-checking décrypte les paroles des personnalités publiques et politiques afin de vérifier si leurs déclarations entrent dans le cadre du droit français, sans point de vue partisan.
Membre de l’Observatoire européen des médias numériques contre la désinformation (EDMO) et de l’Observatoire des initiatives de lutte contre la désinformation (ODIL), le média est signataire de plusieurs organismes : le Code des Standards du European Fact-Checking Standards Network (EFCSN) et la Charte des principes de l’International Fact-Checking Network (IFCN) ainsi que membre du Journalism Trust Initiative, le label à l’initiative de Reporters Sans Frontières.
En gros, on peut leur faire confiance.
Il est également possible de soumettre une demande par formulaire si vous avez envie de muscler votre savoir en termes de droit.
Vrai ou faux
Émission et podcast à la fois, la plateforme Vrai ou faux permet de débunker les fake news ou vérifier des faits. Elle réunit les contenus de France Médias Monde, France Télévisions, Arte, l’Institut national de l’audiovisuel, TV5 Monde et Radio France, les médias signataires de la charte IFCN (International Fact-Checking Network). Ces derniers répondent à un code déontologique spécifique à la vérification des faits. Sur le site de Franceinfo spécifiquement, il est possible de soumettre des informations à vérifier, qu’elles soient des affirmations déclarées durant des interviews de personnalités, ou des rumeurs sur les réseaux sociaux.
Le Vert du faux
Rubrique lancée par le média Vert, cette dernière regroupe des articles répondant aux questionnements des lecteurs et lectrices à travers un vote à effectuer sur la newsletter. Là encore, il s’agit de vérifier des chiffres, des idées reçues, ou certains faits d’actualité.
Google Fact Check Tools
À utiliser comme vous le faites avec la barre de recherche classique de Google lorsque vous allez sur internet, Google Fact Explorer vous aide à décoder le vrai du faux à partir d’une recherche précise. Il regroupe d’autres initiatives de fact-checking, notamment internationaux, comme le belge dpa-factchecking ou le guinéen GuineeCheck.
Ok, maintenant que vous savez comment bien analyser les informations, il est temps de lister quelques exemples intéressants parmi les nombreux médias et créateurs de contenus que compte Internet.
Comment suivre l’actualité sur les réseaux sociaux ?
Selon l’Ifop, ce ne sont pas moins de 45 % des 18-24 ans, et 46% des 25-34 qui s’informent sur les réseaux sociaux, contre 28 % de la population globale.
Selon un sondage réalisé par l’institut Reuters à travers pas moins de 46 pays, les utilisateurs de TikTok et Snapchat à 55 % et Instagram à 52 % considèrent les influenceurs des plateformes qu’ils utilisent comme des sources fiables d’information. 56 % des personnes ont cependant conscience de pouvoir tomber sur de fausses informations, ce chiffre montant à 64 % chez les utilisateurs quotidiens des réseaux sociaux.
Dans cet océan de désinformations, certains influenceurs et médias, professionnels ou non, tentent d’apporter une information fiable à la jeunesse qui tente de s’informer au quotidien sur Internet.
Suivez les créateurs de contenu sur les réseaux sociaux
Charles Villa
Charles Villa, grand reporter pour le média Brut, est propriétaire d’une chaîne YouTube sur laquelle il publie le fruit de ses investigations, du front ukrainien aux ruines d’Alep en Syrie, en passant par des interviews de narcotrafiquants au Mexique.
Il collabore également avec des correspondants locaux, permettant de mettre en lumière l’agression de la milice du M23 en République démocratique du Congo, les réalités de la vie sous les bombes à Gaza et pour ne pas oublier, la guerre faisant encore rage en Ukraine suite à l’invasion russe.
Il est également à l’origine du reportage ‘Fixers’ sur BrutX qui rend hommage aux fixers, ces personnes indispensables aidant à faire le lien entre les journalistes et les locaux du pays dans lequel sont réalisés les reportages.
Victoriabnnrd
Présente surtout sur TikTok et Instagram, la créatrice de contenu revient sur l’actualité et décrypte de façon simple les news qui font parler sur les réseaux sociaux. Elle réalise également des reportages photos sur les grandes actualités, de la visite d’Emmanuel Macron au Kazakhstan aux récentes manifestations pour un cessez-le-feu à Gaza.
Samuel Etienne
Le journaliste officiant sur France Info et présentant l’émission Questions pour un champion sur France 3 est entré tout récemment dans le monde d’Internet. D’abord invité de la Nuit de la culture, un stream “react” à sa propre émission “Questions pour un champion” en compagnie du streamer Etoiles, Samuel Etienne anime d’abord “La matinée est Tienne” sur sa propre chaîne à travers une revue de presse, afin de se diversifier par la suite.
Au programme : tables rondes en compagnie d’invités, des visites de musées, et même du gaming, avec Sam Play à la découverte des jeux de prédilection des streamers invités, et en solo principalement sur le FPS battle royale Valorant. Hé oui, même les journalistes peuvent se révéler être de grands gamers.
Flonflon
Streamer d’actualité musicale, Benjamin ou Flonfon, démarre son projet sur Instagram en 2019 avant de se lancer en live sur Twitch. Ses streams d’actualité se font également en matinale dès 9 heures, mais ses autres formats de live, qu’ils soient l’interview d’un ou une invité(e), des lives collaboratifs de création de playlist ou tout simplement “reacts” divers et variés sont quant à eux à partir de 18 heures. Une chaîne YouTube est également disponible pour les sorties musicales ainsi que les best of des lives.
Fils De Pub
Fils de Pub, c’est d’abord une chaîne YouTube d’analyse de publicités créé en 2014, avant la naissance d’un format totalement différent sur Twitch. Deux rubriques phares, en plus des traditionnels jeux vidéo, ont vu le jour : des lives “react” sur des documentaires et vidéos éducatives le lundi à 12 heures et une quasi-quotidienne du mardi au vendredi à 9 heures pour revenir sur l’actualité du côté des bonnes nouvelles.
Camille Reporter
Née à Rabat, au Maroc, Camille obtient un DUT à l’École de journalisme de Cannes avant de faire ses premières armes au Liban, puis en 2013 en Syrie. Journaliste pour Arte Journal ou encore l’AFP, Camille Courcy de son véritable nom est également réalisatrice de documentaires depuis 2013. Sur sa chaîne YouTube, des reportages explorant les conditions de transport d’animaux vivants, suivant les mouvements sociaux français (comme récemment les manifestations contre l’A69). Elle décrypte également les conflits au Proche-Orient, de l’Afghanistan au Yémen et s’est récemment rendue au camp de réfugiés de Jénine à Gaza. Elle a également récemment réalisé le reportage Sourde suivant le quotidien au jour le jour d’une jeune fille sourde pour BrutX.
Gaspard G.
Encore ado, Gaspard Guermonprez, plus connu sous le pseudo de Gaspard G., poste sa première vidéo sur YouTube en 2014. Au départ, ses vidéos visent avant tout à partager sa vie d’étudiant aux États-Unis, pays dans lequel il est parti étudier en famille d’accueil avant de continuer ses études à HEC, à Montréal. Cependant, quelques années plus tard, ce Lillois d’origine s’oriente vers des vidéos informationnelles en tout genre.
Interview de politique, décryptage de l’actualité et de faits de société, retour sur l’histoire et le parcours de personnalités marquantes etc., c’est en critiquant la politique gouvernementale vis à vis des étudiants durant la crise du Covid-19 qu’il reçoit un coup de téléphone de Jean Castex, alors Premier ministre du gouvernement d’Emmanuel Macron, en personne. C’est dans le cadre des élections présidentielles de 2022 qu’il lance à la fois une application et crée plusieurs vidéos afin d’informer les jeunes sur les profils des différents candidats. Depuis, il poursuit ses vidéos avec le sigle “histoires, enquêtes, revues de presse”.
Ostpolitik
Rien à voir avec l’Ostpolitk de Willy Brant, ce journaliste et streamer suisse-français a fait ses débuts dans une radio locale à Lyon après y avoir déménagé pour ses études et l’obtention d’un master Sciences Politiques dans le syndicalisme journalistique. Il rejoint ensuite le journal Médiapart en 2017 et apparaît face caméra pour la première fois avec le format « Ouvrez les Guillemets » en compagnie de son collègue Usul, puis dans le format « Les Portraits », toujours en compagnie d’Usul, puis de la streameuse Modiiie, pour le média Blast.
Mais c’est surtout sur Twitch, à travers un programme de revue de presse matinale, qu’il officie à un rythme plus régulier. Matinale, car se déroulant de 7 à 9 heures pour les lève-tôt. Actualité internationale, nationale, jusqu’au local avec des infos plus insolites pour terminer sur un ton plus léger face à la morosité de l’actualité. Avec une pause méditation en compagnie de “L’ours de gauche”, le héros se battant contre les personnalités cyniques et franchement de droite.
Hugo Décrypte
Le créateur le plus connu de l’internet francophone lorsqu’il s’agit d’actualité. Hugo Décrypte, de son véritable nom Hugo Travers, est un créateur de contenus franco-britannique figurant en 2023 sur la liste des Forbes 30 Under 30 France catégorie Média et ayant été nommé Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2023 également. Né à Versailles, le jeune homme est diplômé d’un master Communications, Médias et Industries Créative à Sciences Po Paris en 2020, en parallèle de ses activités de vidéaste.
C’est d’ailleurs durant sa première année d’étude à l’université qu’il crée sa chaîne YouTube dont le cœur n’a jamais changé : l’actualité traitée d’une façon aussi professionnelle que possible. Son format phare est “Actus du Jour”, disponible également en podcast, un traitement de l’actualité en quelques minutes pour ceux qui n’ont que peu de temps à dédier à l’information.
En plus des interviews de personnalités publiques, allant d’Angèle, en passant par Thomas Pesquet à Christopher Nolan, il a également interviewé des personnalités politiques, notamment dans le cadre des élections présidentielles et européennes. Il interviewe d’ailleurs plusieurs fois le président de la République Emmanuel Macron, sa rencontre la plus récente datant de septembre 2023 dans un échange sur le sujet de l’Education nationale. S’entourant de jeunes journalistes, il lance également une newsletter basée sur les actus du jour en 2023.
Jean Massiet
Le streamer et chroniqueur français est détenteur d’un master en droit public qu’il a obtenu à l’ENS, ainsi que d’un second master obtenu à Paris 1 Panthéon-Sorbonne en Affaires Publiques – Administration du politique.
Après une carrière au plus près de la politique auprès de l’adjointe au maire de Paris en 2012, de la ministre de la Santé Marisol Touraine en 2014, c’est en 2015 qu’il se lance sur Internet en créant sa chaîne sur la plateforme Twitch. Sa chaîne, au départ nommée Accropolis, est pionnière dans la politique sur Twitch. Son but premier étant d’intéresser la jeunesse à la politique en la vulgarisant et la rendant moins opaque, notamment grâce aux Questions au Gouvernement, un “stream react” qui deviendra un rendez-vous régulier.
Entouré d’autres personnes avec qui il étendra sa chaîne du sénat aux élections européennes et présidentielles, il continue seul en 2021 et renommera officiellement sa chaîne de son identité quelques mois plus tard. C’est également à l’occasion de la présidentielle de 2022 qu’il essaie lui aussi d’intéresser la jeunesse à la politique, en coanimant notamment un débat avec cinq des candidats de l’époque.
Présent sur Twitch et émission 100 % en ligne, soutenu par des dons et par le CNC, Backseat se veut une émission ouverte à tous les politiques et membres de la société civile, à l’exception de l’extrême droite. Des responsables syndicaux à politiques, des responsables gouvernementaux à membres de l’opposition. L’émission est retransmise en direct sur Twitch et en rediffusion sur YouTube.
Suivre les médias traditionnels sur Internet
La majorité des médias traditionnels sont désormais présents sur Internet et les réseaux sociaux. Bien qu’ils soient trop nombreux pour tous les lister, quelques-uns se distinguent parmi les plus populaires. Car les médias traditionnels ont fait l’effort de s’adapter aux transformations du mode de consommation de l’information, notamment chez les jeunes, et cela fonctionne plutôt bien ! Cela démontre bien que faire un effort vers les jeunes générations leur permet de s’informer sur Internet de manière fiable, et beaucoup plus dynamique.
Le Parisien
Suivi par plus de 800 000 personnes sur Instagram, presque 90 000 sur TikTok, le média possède également le podcast Code Source qui revient sur l’actualité par celles et ceux qui l’ont vécu ou par les journalistes de la rédaction.
Le Monde
Suivi par près de 2 millions de personnes sur Instagram, et près d’1 million sur TikTok, le média revient sur l’actualité française et internationale. Il possède également un podcast, L’heure du Monde, qui revient sur les grands enjeux d’actualité.
Libération
Le média est suivi par 14 000 personnes sur TikTok, plus de 500 000 personnes sur Instagram.
ARTE
Nombre de médias se mettent aussi au streaming sur la plateforme Twitch, c’est le cas de la chaîne ARTE qui propose des émissions en lien avec la culture de la plateforme : des reacts de documentaires avec Le Dock, des émissions de jeux vidéo avec “Jour de Play”, une catégorie musicale avec l’émission “Laser Disc”, plus culturelle avec le “Arte Book Club”, ou scientifique avec l’émission “Scope”. Bref, la chaîne Franco-Allemande réputée pour la qualité de son contenu a de belles choses à proposer !
Ouest France
Suivi par plus de 200 000 personnes sur Instagram et près de 77 000 personnes sur TikTok, le quotidien Ouest France propose également des tables rondes sur l’actualité locale, dont régionale, et des émissions parlant actualité des jeux vidéo sur Twitch. Le média produit “Sur le pouce”, non pas un podcast d’actualité, mais une réponse apportée à des “questions pas si bêtes” que chaque personne pourrait un jour se poser sans véritablement aller chercher la réponse.
Franceinfo
Grâce à l’aventure Twitch du journaliste Samuel Etienne, Franceinfo s’est également lancé sur la plateforme avec “Le Talk France Info”, également disponible en podcast, des lives décryptant l’actualité et la société d’aujourd’hui en interaction avec le tchat.
Mediapart
Enfin le plus connu des médias indépendants, Mediapart, s’est également lancé dans l’aventure, avec au programme des débats et des décryptages d’actualité. Près de 880 000 personnes suivent également le média sur Instagram.
Suivre les médias digitaux sur les réseaux sociaux
Certains médias nés directement sur les nombreuses plateformes digitales que compte Internet permettent de partir à la découverte de sources d’informations directement orientées vers la jeunesse. Petite visite guidée :
FastInfos
Fondé par le Lillois Luca Lescop à seulement 20 ans, FastInfos se différencie des autres médias en proposant au départ des flashs comme le ferait une chaîne d’info en continu. Désormais constitué d’une “bande de potes”, ils font vivre l’actu à leurs plus de 45 000 abonnés sur Instagram au jour le jour.
Actu’Vu
Également disponible en podcast, Actu’Vu est l’initiative d’étudiants en journalisme et propose, non pas des actualités au jour le jour, mais un récapitulatif des nouvelles de la semaine en un seul post sur Instagram ou en podcast afin d’être tenu au courant des news les plus importantes.
ENTR
L’actualité européenne pour la jeunesse est sur Internet et les réseaux sociaux. Disponible en 6 langues (en français, anglais, allemand, roumain, portugais et polonais) sur le site de France24, mais surtout sur Instagram et YouTube.
Les belles nouvelles
Se décrivant comme média positif et engagé, “les belles nouvelles” propose chaque jour une information positive sur l’écologie, le climat, la biodiversité sur Instagram. Le fondateur, Yannis Richardt est également membre de “1 % for the planet”, qui pousse les chefs d’entreprise à reverser 1 % de leur chiffre d’affaires pour des causes environnementales.
Arrêt sur images
Le média digital et indépendant Arrêt sur images s’est lancé sur Twitch dans un format de revue de presse matinale ainsi qu’avec l’émission proxy qui explore l’actualité des médias. Ils sont également présents sur Instagram.
Madmoizelle
Le journal numérique féministe Madmoizelle possède une chaîne Twitch sur laquelle sont streamés du gaming, des pauses-café en mode just chatting engagés ou non, un JT mode, un Bookclub et des reacts en plus de l’émission LMK (Laisse Moi Kiffer) un podcast qui se veut feel good, avec évidemment un fond engagé. Le média est également présent sur Instagram et TikTok.
BRUT
Lancé sur Internet en 2016 et tourné principalement vers la jeunesse, le média BRUT se définit lui-même comme un média “100 % vidéo” est diffusé sur Internet et les réseaux sociaux, de X (ex-Twitter), en passant par YouTube, TikTok, Facebook et Instagram. Depuis 2021, le média dispose de sa propre plateforme de vidéos en ligne, avec du contenu inédit, BrutX.
Au programme des différentes rubriques : l’actu du jour, nature, santé mentale, Brut Afrique, Brut.philo, La grande histoire, La grande explication et Les docs du Brut. Vous pouvez aussi directement visionner les vidéos les plus regardées avec “vidéos les plus vues”. Le média est également à retrouver en podcast.
FTV Slash
Lancé par le groupe France Télévisions, France.tv Slash est une plateforme du service public destiné à une cible de 18-30 ans. Créations visuelles (séries, documentaires et émissions), actu, interview, le média informe en parlant également de thèmes porteurs de sens pour la jeunesse : l’écologie, la pop culture, la sexualité (notamment avec la rubrique Sexy Soucis originellement diffusée sur le réseau social Snapchat), les discriminations, le rapport à soi-même et aux autres etc. Ils sont également trouvables sur YouTube, Instagram et Tiktok.
Konbini
Média fondé sur Internet en 2008 avec l’objectif de toucher la même tranche d’âge que FTV (18-30 ans), Konbini est un média jeune qui mêle pop culture, lifestyle, politique, société et viralité internet à travers le “grand n’importe quoi des réseaux sociaux”, entre autres. Retrouvable également en podcast notamment avec “small talk” pour une discussion franche sur la vie en compagnie d’une célébrité, le média a également recourt au format vidéo comme Brut, avec des formats très connus sur Internet : l’interview rapide fast & curious, l’interview au vidéo-club de Video Club, et ses nombreux reportages.
Utilisez les podcasts pour se renseigner sur l’actualité
Si vous aimez faire autre chose en même temps que vous vous renseignez, ou que vous n’avez pas de temps à dédier à l’actualité ou à traîner sur Internet, les podcasts sont de bonnes alternatives pour s’informer rapidement sans compromettre son emploi du temps.
La Question Info
3 minutes pour répondre à une question d’actualité, c’est le concept de ce podcast animé par les journalistes de BFMTV.
Titre à la Une
Le podcast BFMTV revient tous les soirs sur ce qui se cache derrière les gros titres d’actualité, de la bouche de ceux qui font cette même actualité.
La Story
Podcast des Échos, un décryptage d’événements en compagnie de divers invités pertinents pour traiter le sujet.
Le Brief
Cette fois-ci, les Échos proposent de s’attarder sur 7 informations à écouter dès 7 heures du matin.
Programme B
Proposé par Binge Audio, ce podcast propose des décryptages à travers des reportages afin de revenir plus profondément sur un thème particulier.
La Question du jour
Animé par Marguerite Catton, La Question du jour répond chaque jour à une question sur un fait d’actualité.
Sur le fil
Initiative de l’AFP, “Sur le fil” est un podcast d’actualité réalisé avec l’aide de pas moins de 1700 correspondants de l’AFP dans le monde. Chaque jour sauf le week-end, cette grand équipe revient sur l’actualité nationale et internationale, et tout ça en 7 minutes chrono !
La Loupe
Podcast beaucoup plus long afin de prendre le temps de se poser, La Loupe propose 20 minutes d’actualité décortiquée par les journalistes de l’Express.
Choses à Savoir ACTU
ACTU propose de résumer quotidiennement l’actualité en moins de 7 minutes chrono.
Trait d’Union
Podcast uniquement concentré sur les questions d’actualité lié à l’Europe et à l’Union européenne, et ce, chaque semaine.
Dois-tu suivre l’actualité tous les jours ? Attention à “l’infobésité“
L’infobésité, qu’est ce que c’est ? C’est ce nouveau mot qui désigne un trop-plein d’actualité. Trop de choses se passent au même moment, et avec l’essor d’Internet et des réseaux sociaux, nous recevons parfois l’injonction de devoir nous préoccuper de chacune de ces actualités de manière égale. Cette injonction peut représenter une véritable charge émotionnelle ou au contraire créer une forme d’apathie pour les personnes trop habituées aux drames.
En somme, s’intéresser à l’actualité reste important, mais il est tout aussi important de prendre du recul, afin de ne pas se laisser submerger. Il est tout à fait normal de vouloir décrocher un peu, et vouloir se déconnecter, car il faut également préserver sa santé mentale lorsque cela est nécessaire.
Vous n’êtes pas une mauvaise personne si une information vous touche plus qu’une autre et que vous souhaitez y consacrer plus de temps, ou si vous souhaitez au contraire fuir les informations trop difficiles pour vous. Chacun a sa propre sensibilité, et c’est très bien comme ça !
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