Classe de lycéens attentifs et captivés par la présentation orale d'un camarade. Posture confiante de l'orateur et support visuel percutant.
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4 techniques incontournables pour rendre une présentation orale percutante

Documenter et structurer son exposé sont des étapes indispensables, mais cela ne suffit pas pour briller à l'oral. Il faut aussi être éloquent, et cela s'apprend. Arrêtons-nous sur 4 techniques à maîtriser absolument.

Documenter et structurer son exposé sont des étapes indispensables, mais cela ne suffit pas pour briller à l'oral. Il faut aussi être éloquent, et cela s'apprend. Arrêtons-nous sur 4 techniques à maîtriser absolument.

Tu es collégien, lycéen ou étudiant ? Chaque année, tu dois faire des présentations orales avec support visuel devant tes camarades ? Cet exercice imposé te stresse, car, même si tu maîtrises ton sujet, tu crains toujours que ta prestation ne captive pas la salle et que l’ennui s’installe ? Détends-toi, tu es au bon endroit ! Cet article te dévoile les stratégies des grands orateurs pour capter et maintenir l’attention de leur auditoire. Réussir une présentation orale en classe ne s’improvise pas. Tu ne pourras pas te dispenser d’un entraînement préalable, mais, si tu appliques les techniques suivantes, tu brilleras et marqueras les esprits le jour J.

1. Moduler sa voix pour donner du rythme à son exposé

Jouer sur le volume sonore et la vitesse d’élocution

Quel pire supplice que d’écouter un ton monocorde ? Aucun ! Sans un rythme adapté, même une présentation riche et bien construite perd une grande partie de son efficacité. Or beaucoup d’élèves pensent que, pour donner du dynamisme à un discours, il suffit de parler fort et vite. Bien sûr, il faut être audible, et parler trop lentement risque d’endormir l’assemblée. Pourtant, le rythme ne tient pas au réglage initial d’un curseur. L’astuce, c’est de créer une alternance. Pour capter l’attention durablement, tu dois t’efforcer de varier ton volume sonore et ton débit de parole. Dans cette optique, tu peux :

  • accentuer certains mots-clés en détachant bien chaque syllabe ;
  • ralentir et baisser la voix pour les passages importants (comme on le fait quand on confie un secret) ;
  • accélérer ton débit pour manifester ton enthousiasme.

Faire des pauses stratégiques

En cherchant à être exhaustif et à ne pas laisser de place au silence, on prend le risque d’asphyxier ses auditeurs. En effet, le cerveau humain a besoin de temps pour analyser et absorber les informations qu’il reçoit. Lorsque ses capacités cognitives sont saturées, il décroche. Un bon orateur veille donc à laisser des temps de respiration à son public. Il ne craint pas les silences et les insère à des moments opportuns, tant pour reprendre son souffle que pour ménager son assistance. Non, un blanc ce n’est pas “cringe” ! Par exemple, tu gagneras à faire une courte pause :

  • après avoir projeté un graphique pour laisser à tes interlocuteurs le temps d’en prendre connaissance ; 
  • après avoir annoncé que tu allais révéler une information étonnante pour créer du suspense ;
  • avant d’aborder ta conclusion pour lui donner plus de force.

Retiens ce principe : une présentation concise et rythmée aura toujours plus d’impact qu’un exposé dense et ininterrompu. En maîtrisant l’art des variations et des silences, tu aides tes camarades à te suivre jusqu’au bout et à retenir les points essentiels de ta prise de parole.

Jeune fille debout devant un écran en train de faire une présentation orale en classe en s'appuyant sur un support visuel aéré. Posture et expression engageantes.
© RDNE Stock Project – Pexels

2. Exploiter astucieusement son diaporama pour réussir une présentation orale mémorable

Diversifier le format des slides

Un support visuel ne doit pas être un simple aide-mémoire pour l’orateur. Il est là pour faciliter la compréhension et la mémorisation de l’exposé. Or le PowerPoint classique, souvent rempli de texte sous la forme de listes à puces, peut vite devenir lassant pour le public. Afin d’éviter cela, il faut s’efforcer de rompre avec un déroulé prévisible. Tout en gardant une cohérence visuelle (couleurs, polices), l’idéal est de varier au maximum le format des slides : texte, image, texte + image, infographie… 

Par ailleurs, oublie les diapositives surchargées qui sollicitent trop l’attention de l’auditoire et lui font oublier le discours. Lorsque tu prépares ton PowerPoint, utilise le texte avec modération. Préfère-lui toujours une photo qui éclaire le contexte, un pictogramme, un schéma ou une explication orale. C’est toi la star du moment, pas ton PowerPoint ! C’est à toi de délivrer les connaissances et explications nécessaires. En somme, pour marquer les esprits, mise sur des diapositives épurées.

  • Choisis des visuels attrayants.
  • Limite le texte à 5 lignes maximum.
  • Utilise des mots-clés, des chiffres marquants, des dates importantes… plutôt que des phrases complètes.
Exemples de bonnes et mauvaises pratiques lorsqu'on réalise un PowerPoint pour accompagner une présentation orale
© slidescarnival.com

Faire sans slide de temps en temps

Pour surprendre le public, une autre astuce est de sortir ponctuellement du cadre du diaporama. On peut transformer un exposé ordinaire en un moment mémorable :

  • en racontant une anecdote personnelle ;
  • en se livrant à une imitation ;
  • en sortant un objet inattendu de sa poche.

Par exemple, lors d’un exposé sur Graham Bell, un collégien a brandi un vieux Nokia 3310. Résultat ? Tous les regards se sont braqués sur lui et la classe entière buvait ses paroles ! Bref, n’hésite pas à montrer que tu es l’artisan de ta présentation et que tu l’assumes pleinement.

3. Impliquer l’auditoire pour capter et maintenir l’attention

Favoriser l’interaction par des questions

La majorité des élèves déroule leur démonstration comme un long monologue. Pourtant, un public non impliqué se concentre moins (et est plus enclin à consulter son portable). Il est essentiel de se connecter à ses interlocuteurs et de montrer qu’on est dans l’échange. Voici quelques techniques pour garder son auditoire avec soi : 

  • l’encourager à intervenir ;
  • l’interroger régulièrement du regard ;
  • lui poser des questions comme « Qui peut deviner… ? », « Quel est selon vous le pourcentage de… ? », « Vrai ou faux ? » avant une affirmation.

Pense à t’en servir pour créer de l’interaction !

Proposer des activités participatives

Si tu disposes de suffisamment de temps, n’hésite pas à passer à la vitesse supérieure. Pour renforcer l’engagement de tes camarades, pourquoi ne pas organiser un mini-sondage à main levée ? S’ils peuvent utiliser leur smartphone pour répondre, propose-leur un quiz interactif (créé à l’avance avec un outil en ligne comme Kahoot) ? Avec le choix des pseudos et le classement final, ambiance ludique et regain d’intérêt garantis !

Réussir une présentation orale : être souriant et à l'écoute des questions de ses camarades comme cette jeune fille qui fait face à sa classe.
© SDI Productions – iStock

4. Utiliser le langage corporel pour appuyer ses propos

Adopter une posture et une expression engageantes

Selon des études menées en 1967 par le psychologue Albert Mehrabian, la communication orale suit la « règle des 3 V » :

  • 7 % de la communication est verbale (véhiculée par les mots) ;
  • 38 % de la communication est vocale (véhiculée par la voix) ;
  • 55 % de la communication est visuelle (véhiculée par la posture, le regard et les gestes).

En d’autres termes, le message est surtout perçu par les yeux. Avant même que tu ne parles, ton langage corporel en dit long sur ton envie de partager ton travail. Adopter une posture d’ouverture et une expression faciale engageante doit donc être ta priorité. Place-toi face à tes interlocuteurs, tête haute et épaules en arrière, balaie la salle du regard et souris. Tu dégageras ainsi de l’assurance. Pour conserver cette prestance, veille à :

  • te tenir droit, sans croiser les bras ni mettre les mains derrière le dos ;
  • garder les pieds bien ancrés dans le sol (évite de te dandiner) ;
  • maintenir un contact visuel de quelques secondes avec différentes personnes dans la salle.

Une fois cela en place, tu pourras déployer une gestuelle fluide. De fait, un engagement total est nécessaire pour réussir une présentation orale. C’est ce que souligne Charles Haroche, professeur d’éloquence, dans cette courte vidéo.

Charles Haroche met en avant la part de la communication non-verbale dans l’impact d’un discours. Il des conseils pratiques pour mieux maîtriser sa posture, sa gestuelle et son intonation. (Source : Pour Les Nuls – YouTube)

Joindre le geste à la parole

As-tu déjà essayé de suivre l’exposé d’un camarade qui ponctue ses phrases de craquements de doigt ou qui tape du pied sans discontinuer ? Difficile de se concentrer sur autre chose que ces bruits agaçants, non ? Des gestes parasites peuvent entraver la transmission d’un message. À l’inverse, une gestuelle en adéquation avec le discours facilite l’accès au sens. Tu peux diriger les regards en indiquant à l’assistance quand prêter attention à ton diaporama (tourne-toi vers l’écran) et quand t’observer (regarde alors tes interlocuteurs dans les yeux). Ce va-et-vient entre le PowerPoint et toi te permet d’entraîner l’auditoire avec toi et de l’empêcher de se disperser.

Tes mains sont aussi un puissant outil de communication. Accompagner ton exposé de gestes expressifs des mains (comme compter sur les doigts lorsque tu énumères des arguments) aide à donner vie à ton propos et à créer du lien. Dans la vidéo qui suit, Daniel Murgui-Tomas, coach en prise de parole, insiste sur l’importance de bouger les bras. Écoute bien ses conseils.

Daniel Murgui-Tomas s’adresse à des lycéens et leur donne des conseils sur la posture à adopter et la gestuelle des bras à utiliser pour réussir le Grand Oral. (Source : Les Editions Hatier – YouTube)

👌 Tip : pour tester ta présentation avant de la réaliser en classe, répète-la chez toi en te filmant avec ton téléphone. Visionne la vidéo sans le son. Ton langage corporel est-il clair ? Puis, écoute-toi sans l’image. Ton articulation et ton intonation sont-elles efficaces ? Si tu réponds par l’affirmative à ces deux questions, nul doute que tu vas faire un carton !

Voilà, tu connais maintenant les petits secrets des grands orateurs. À toi de les mettre en pratique pour, à ton tour, convaincre, captiver et marquer les esprits. Qui sait, peut-être prendras-tu goût à t’exprimer en public ? En tout cas, l’exposé est bien plus qu’un simple exercice scolaire. Il te permet d’acquérir des compétences qui te serviront toute ta vie – et notamment dans ta carrière professionnelle – pour faire passer tes idées. Alors investis-toi dans la préparation et ose affirmer ton style ! Enfin, n’oublie pas que chaque présentation orale t’offre la possibilité de gagner en aisance et en confiance. Saisis les opportunités et fonce ! Tu as toutes les cartes en main pour réussir avec brio.

👉 À lire aussi : tu crains que le trac ne s’invite et t’empêche de mettre en œuvre ces techniques pour être percutant à l’oral ? Parcours sans plus tarder notre article sur les manières de gérer son stress avant l’oral du bac, et garde à l’esprit ce que dit Bertrand Périer, avocat et expert en art oratoire, dans son livre La parole est un sport de combat :

« Le trac n’est rien d’autre que la contrepartie de notre propre exigence. Il naît du possible décalage entre ce que je vais produire et ce que j’attends de moi. Si je n’attends rien de moi, je ne risque rien. C’est pour cela que le trac est plutôt une vertu. Il montre que l’on n’est pas entré dans une routine, dans un assoupissement. »

 Sources :