En février dernier, Tom Cruise recevait une véritable ovation du monde du cinéma au dîner des Oscars 2023. Accueilli en star parmi les stars dans ce dîner qui rassemble chaque année l’ensemble des nominés quelques semaines avant la cérémonie, le très respecté grand-oncle d’Hollywood Steven Spielberg lui glissait même dans une chaleureuse accolade : « Tu as sauvé les fesses d’Hollywood. Et peut-être même celles de la distribution au cinéma. Sérieusement, Maverick a peut-être sauvé toute l’industrie du cinéma. »
Et c’est vrai qu’avec près d’1,5 milliard de dollars engrangés au box-office, le succès retentissant de Top Gun : Maverick a donné pendant l’été 2022 un sérieux élan au cinéma mondial, faisant revenir des spectateurs de tous horizons et de tous âges dans les salles obscures. Le triomphe de cette suite du film culte de 1986 a donc fait beaucoup de bien à une industrie du cinéma en difficulté depuis l’épidémie de Covid-19, confrontée à la fuite des productions vers les plateformes de streaming, qui ne cessent de prendre de l’ampleur jusqu’à concurrencer Hollywood à coups de contrats alléchants et de blockbusters à gros budget.
Tom Cruise s’impose donc récemment comme le grand défenseur de l’industrie cinématographique. En 2020 par exemple, en pleine pandémie, le tournage de Mission Impossible – Dead Reckoning a été pendant plusieurs semaines la seule production dont le tournage a continué, grâce à une équipe de tournage limitée et une stricte application des gestes barrières.
Et pourtant Cruise revient de loin. Car si sa palme d’or d’honneur décernée au festival de Cannes 2022 et les six nominations de Maverick aux Oscars en disent long sur la reconnaissance de toute la profession pour l’acteur, il a été contraint de monter ses projets un peu tout seul pendant une vingtaine d’années. Les raisons de ce « snobisme » d’Hollywood à son égard ? Un caractère fort, quelques pétages de plombs, et surtout ses ineffaçables dérives sectaires qui lui collent à la peau. Un bonhomme ambigu donc, dont voici le portrait.
Au sommaire
- Entre passion du cinéma et culte de la scientologie : la vie de Tom Cruise en 3 actes
- Les immanquables de la filmographie de Tom Cruise
- Mission impossible 7, Oppenheimer… d’autres blockbusters de l’été à ne pas manquer
Entre passion du cinéma et culte de la scientologie : la vie de Tom Cruise en 3 actes
Sorti en France le 25 mai 2022, Top Gun : Maverick est LE film qui a donné envie au public de retourner dans les salles obscures après la crise sanitaire. Mais alors, pourquoi ? Pourquoi même si le nom de l’acteur reste souvent associé à la scientologie (la religion sectaire à laquelle appartient Tom Cruise, je vais vous en reparler plus tard), le film a-t-il dépassé en France les 6 millions d’entrées en 3 mois ?
Et si la réponse se trouvait dans les 40 ans de carrière de Tom Cruise ? Peut-être est-ce sa filmographie incroyable et ses collaborations avec les plus grands (il a tourné avec Coppola, Kubrick, Ridley Scott, Scorsese, Michael Mann, Oliver Stone ou encore Spielberg) qui lui permettent de rester malgré tout un symbole du cinéma américain ? Ou bien est-ce grâce à son statut de surhomme, d’acteur cascadeur fabriqué dans ses « Mission Impossible » qu’il peut faire oublier au public, au moins le temps d’un bon film, les quelques polémiques qui ont entaché son image ?
La rapide ascension d’un jeune acteur ambitieux
Tom Cruise évoque souvent des mauvais souvenirs lorsqu’il est interrogé sur son enfance. Et c’est vrai qu’entre sa dyslexie, une sévère éducation catholique, de nombreux déménagements, le divorce de ses parents, et un père violent qu’il qualifie de « marchand du chaos » et de « lâche », il était loin d’être la star internationale que le public connaît aujourd’hui. C’est pourtant pendant cette période d’instabilité qu’il trouve refuge dans le théâtre, sous les conseils de sa mère.
Il travaille alors avec acharnement pour décrocher les premiers rôles des pièces de théâtre et comédies musicales organisées par son lycée. Car Tom Cruise ne veut pas être à l’arrière de la scène : c’est un compétiteur qui s’imagine déjà jouer sous la houlette des plus grands réalisateurs.
Pendant des heures, il répète studieusement chaque mimique, chaque réplique, et pas seulement les siennes, mais aussi celles des autres rôles (au cas où une place se libère, on ne sait jamais 🙂). Puis à peine ses études terminées, il part au galop vers New-York pour courir les castings. Et sa détermination paye : après avoir impressionné ses professeurs de théâtre du Kentucky, c’est au tour des plus grands directeurs de casting new yorkais de le remarquer.
C’est donc seulement quelques mois après son arrivée dans la Big Apple que Tom Cruise obtient son tout premier rôle dans Un amour infini (1981) de Franco Zeffirelli. Quelques pièces de théâtres et courtes apparitions au cinéma plus tard, c’est le Graal : il est sélectionné pour tourner avec l’un des réalisateurs les plus prestigieux de l’époque : Francis Ford Coppola, qui ressort tout juste de l’immense succès d’Apocalypse Now.
Ce film (Outsiders) rassemble les acteurs jugés les plus prometteurs du moment par le réalisateur et, permet à Tom Cruise d’acquérir une visibilité suffisante pour être engagé immédiatement par Paul Brickman dans le rôle vedette de la comédie Risky Business.
Oui oui, j’ai vérifié, sur les photos c’est bien la même personne, la même année !
Mis à part la transformation physique qu’elle lui a imposée (très profitable, à mon humble avis), la performance de Cruise dans Risky Business lui a valu sa première nomination au Golden Globe du meilleur acteur, à seulement 21 ans. La classe, non ? En tout cas, ça y est, sa carrière est lancée, et pendant ce temps, un autre projet en préparation à Hollywood est à la recherche d’un acteur pour incarner un certain Pete Mitchell, pilote de chasse de l’armée américaine…
1985-2005 : 20 ans au sommet d’Hollywood
Devenu une vraie star après le succès de Top Gun, il reçoit des dizaines de propositions de scénarios de la part des plus grands réalisateurs, ce qui lui donne l’occasion de sélectionner lui-même les films dans lesquels il préfère jouer. Il se tourne alors vers Martin Scorsese en 1986 pour le film La couleur de l’argent où il incarne un as du billard un peu trop sûr de lui, puis c’est aux côtés du génial Dustin Hoffman qu’il impressionne deux ans plus tard dans Rain Man de Barry Levinson.
Et au-delà d’être ultrapopulaire auprès du public, Tom Cruise a aussi la critique dans sa poche. Après sa première nomination six ans plus tôt pour Risky Business, il décroche finalement le Golden Globe du meilleur acteur en 1989 pour sa performance dans Né un 4 juillet d’Oliver Stone. Le film fait d’ailleurs un carton aux Oscars en obtenant notamment l’Oscar du meilleur réalisateur et du meilleur montage, en plus d’une nomination pour Tom Cruise en tant que meilleur acteur.
Il enchaîne ensuite d’autres films avec plus ou moins de succès auprès de la critique, mais toujours autant auprès des spectateurs. On note aussi qu’il refuse de tourner les suites des films qui l’ont révélé, comme Top Gun 2 (qui arrivera finalement 35 ans plus tard) ou Rain Man 2 (qui n’arrivera jamais, bien sûr ; et heureusement car le film original, comme tout chef d’œuvre qui se respecte, se suffit à lui-même).
Allez, on avance un peu dans le temps pour arriver en 1996, une année que les fans de Tom Cruise connaissent bien : c’est l’arrivée de Mission Impossible au cinéma. Pas du tout pensé à l’origine pour être le premier d’une longue saga, le film fait un carton dans le monde entier. C’est aussi pour ce film que l’acteur enfile pour la première fois la casquette de producteur.
Après Mission Impossible 2, il commence une double collaboration avec Steven Spielberg et tourne Minority Report (2002) et La Guerre des mondes (2005). Une collaboration cinématographiquement très fructueuse, mais qui se termine pourtant assez mal…
Chute puis lent retour à la reconnaissance
À l’été 2005, c’est le phénomène people qui interroge tout le monde : quelle mouche a bien pu piquer Tom Cruise ? En pleine promotion surmédiatisée du film La Guerre des mondes, l’acteur fait parler de lui par son comportement étrange (très étrange…) dans plusieurs séquences TV, et par la soudaine omniprésence de la scientologie dans ses interviews et conférences de presse.
Pour son premier gros pétage de plombs en direct, l’acteur a visiblement choisi le talk-show le plus regardé des États-Unis. C’est ainsi que, devant une Oprah Winfrey perplexe, un public hilare mais surtout neuf millions de téléspectateurs, Tom Cruise, surexcité, se lève subitement, saute sur le canapé, pose un genou à terre, prend les mains de la présentatrice et déclare solennellement son amour à sa bien-aimée : l’actrice Katie Holmes, rencontré deux mois auparavant.
Bon, alors là vous vous dites : ok… il est fou amoureux, c’est tout, rien d’inquiétant. Mais il ne s’arrête pas là. Un mois après l’attaque du pauvre sofa de Mme Winfrey, c’est au tour des psychiatres d’être pris pour cible par l’acteur. Interviewé sur la chaîne américaine MSNBC, toujours pour la promotion de La Guerre des mondes, il déclare : « Avant même d’être scientologue, j’étais en désaccord avec la psychiatrie. Je sais que la psychiatrie est une pseudo-science » avant de conclure, tout en finesse : « Quand on regarde les résultats, on voit bien qu’il s’agit d’un crime contre l’humanité ».
Et pour boucler le tout, lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion de la sortie de La Guerre des mondes, devant des dizaines de journalistes, Tom Cruise parle de tout… sauf du film. Tout y passe : son mariage avec Katie Holmes, un petit éloge de la scientologie au passage, mais pas une trace du fameux blockbuster.
Alors là, pour Spielberg, trop c’est trop. Ce satané scientologue est en train de détourner complètement la promotion de son film avec ses polémiques et son mariage. Fatigué, le réalisateur décide de rompre tout contact avec l’acteur et met fin à cette promotion désastreuse.
Cette période marque un énorme revers dans la carrière de Tom Cruise. Moqué et décrédibilisé par ses propos sur la scientologie, il perd en quelques semaines l’admiration de tout un public déboussolé par ce brutal changement d’attitude. L’année suivante, Paramount met fin à son contrat avec l’acteur pour « comportement inacceptable ». Ouille.
Après ça, il comprend que s’il veut continuer à vivre du métier d’acteur, il faut se calmer sur les polémiques. Fini les sauts de canapé et les déclarations excentriques, Tom Cruise se fait beaucoup plus discret. Sa carrière redémarre doucement, il tourne Walkyrie, mais en janvier 2008, c’est le coup de grâce : un clip de neuf minutes tourné en 2004 par l’Église de Scientologie se propage sur Internet.
Le scientologue est le seul à voir le monde tel qu’il est. Il ne fait pas que regarder le monde, il le voit vraiment. C’est un privilège d’être scientologue, et c’est quelque chose qui se mérite.
Tom Cruise dans le clip de 2004.
Face caméra et sur fond du thème de « Mission Impossible », l’acteur se livre sur son engagement en scientologie avec passion. La mise en scène est assez lunaire : Tom Cruise enchaîne les fous rires, avant de se stopper net et de déclarer avec profonde gravité que la scientologie a changé sa vie.
Et ça, il peut le dire : depuis la fin des années 80, la scientologie a pris une immense place dans son quotidien, et pour bien comprendre toute cette histoire, il faut d’abord répondre à la question qui vous trotte peut-être dans la tête depuis le début de cet article : mais qu’est ce c’est exactement, la scientologie ?
La scientologie
Alors, petit cours d’histoire. En 1950, L. Ron Hubbard est un auteur de science-fiction… plutôt raté (oui il faut le dire quand même). Il décide alors de se reconvertir dans le développement personnel, déjà hyper à la mode aux Etats-Unis et publie le livre qui pose les bases de ce qui deviendra quelques années plus tard sa véritable doctrine : La Dianétique. Dans cet ouvrage, il invite les lecteurs à changer leur perception du monde en se débarrassant de leurs souffrances psychologiques. Mais Hubbard est toujours un auteur de science-fiction ; il va donc ajouter sa petite touche personnelle, et c’est là que ça commence à déraper…
Accrochez vous bien, voici la cause de notre malheur sur Terre. Il y a 75 millions d’années, un empereur extraterrestre aurait décidé de réunir tous les habitants de sa planète dans le but de les exterminer sous une pluie de météorites et d’éruptions volcaniques. La population se serait alors transformée en thétans, des êtres immatériels dont l’âme aurait ensuite virevolté jusqu’à notre planète avant de s’emparer de nos esprits. Pour atteindre le bonheur, Hubbard ne voir qu’une seule solution : prendre conscience du thétan qui habite en nous et le faire partir.
Vous êtes aussi en train d’imaginer Tom Cruise en train d’essayer d’enlever un thétan de son esprit ?
Aussi fou que ça puisse paraître, ses théories trouvent leur public, et très vite, toute une organisation se met en place autour d’un vrai culte de la personnalité d’Hubbard. Et devinez où les scientologues sont particulièrement implantés ? À Hollywood. En plusieurs décennies, ils tissent tout un réseau auquel ils mêlent des stars du cinéma, dans le but de trouver en eux des porte-paroles de leur secte (officiellement reconnue comme une religion aux Etats-Unis).
Alors évidemment, quand un acteur prometteur des années 80 toque à leur porte, ils voient en lui une occasion en or pour promouvoir la scientologie à un large public. Et ça fonctionne ! Après des dizaines de tests et d’entretiens de toutes sortes dans le quartier général privé des scientologues, Tom Cruise accède finalement au grade le plus élevé de la secte : le statut d’illuminé (avec un double sens à ce mot qui est ici très drôle).
En septembre 2004, après quinze ans d’efforts de ses attachés de communication pour contenir ce qui, ils le savaient, allait faire polémique, l’acteur fait sa première apparition aux côtés des dirigeants de la secte pour l’inauguration du premier centre scientologue d’Europe en Espagne. Tom Cruise ne veut plus se cacher, il commence alors à faire la promotion de la scientologie à chaque interview. L’Église de Scientologie a atteint son objectif : l’acteur est devenu leur porte-parole, ce qui va lui valoir la plus belle des récompenses à leurs yeux quelques mois plus tard.
Au terme d’une cérémonie au cours de laquelle le fameux clip ressorti en 2008 est diffusé, Tom Cruise reçoit pour son engagement la Scientology Freedom Medal of Valor, médaille spécialement créée pour l’occasion. Il fait d’ailleurs un discours… épique :
Est-ce que vous êtes prêts à nettoyer ce monde ?
Tom Cruise après avoir reçu sa récompense.
Euh… généralement ce sont les méchants dans les films qui disent ça, non ?
Bon en même temps on peut le comprendre. Lui qui a toujours été un peu boudé par les Oscars pour son profil trop « film d’action », il a dû se laisser un peu emporter par l’excitation d’avoir (enfin) toute une cérémonie en son honneur. Quoi qu’il en soit, ce genre d’événement laisse des traces et la réputation de Tom Cruise prend un sacré coup, aussi bien auprès du public que des producteurs.
Mais heureusement, l’acteur a depuis le premier Mission Impossible sa propre boîte de production — et elle a été sa bouée de sauvetage. Car pour Cruise, le remède au scandale s’avère être le travail. Après 2010, plus question de raconter sa vie privée sur les plateaux télé, il trouve un moyen de se racheter auprès de son public : se contenter (façon de parler) de lui offrir du grand spectacle de qualité en s’investissant pleinement dans la franchise pour laquelle il est le plus populaire : Mission Impossible. Avec cinq films de la franchise produits en une dizaine d’année (en comptant le diptyque Dead Reckoning), Tom Cruise surenchérit en permanence et pousse les limites du cinéma à son paroxysme.
Les immanquables de la filmographie de Tom Cruise
Donc évidemment, parler de sa filmographie sans commencer par évoquer Mission Impossible reviendrait à me donner à moi-même… une mission impossible.
Voici une petite liste des ingrédients indispensables pour un bon Mission Impossible.
Mission impossible : la recette magique
En vingt-sept ans d’existence, la franchise Mission Impossible est devenue une référence majeure du cinéma d’action, en s’emparant des codes des films d’espionnage en y ajoutant une Cruise touch moderne, jusqu’à complètement ringardiser James Bond (mes sincères excuses au peuple britannique). Les déambulations d’Ethan Hunt et de sa bande de l’IMF (Impossible Mission Force) à travers l’Europe ont ainsi engrangé plus de 3,4 milliards de dollars dans le monde depuis 1996, date à laquelle le tout premier film de la franchise fait son apparition, après que Tom Cruise décide lui-même d’acquérir les droits de ce qui était à l’origine une série TV.
Depuis, tous les films reprennent un peu les mêmes ingrédients, et pourtant, ça marche toujours, et même de plus en plus ! C’est donc que les ingrédients sont de qualité, non ?
Une musique immédiatement identifiable
Le 17 septembre 1966, les téléspectateurs curieux de CBS découvrent le générique d’une toute nouvelle série prometteuse. Pendant qu’à l’écran une mèche d’explosif se consume lentement, une musique obsédante et répétitive, à la fois sombre et frénétique, annonce le caractère explosif de l’épisode à venir. Cette musique, le Mission Impossible Theme, est composée par Lalo Schifrin ; elle sera reprise plus tard dans les films de Tom Cruise pour le plus grand bonheur de nos oreilles.
Mais alors pourquoi cette musique est géniale ? Et bien, tout simplement parce que derrière ce court motif rythmique inlassablement répété se cache une anomalie musicale. Tout musicien qui a déjà eu la partition entre les mains a pu immédiatement s’en apercevoir : les mesures font 5 temps.
5 temps ! Mais quelle horreur ! Vous vous rendez compte, c’est comme… la cinquième roue du carrosse ou un pantin complètement désarticulé. Presque toutes les musiques qui passent à la radio ont 4 temps, c’est gage de stabilité ; la mesure peut être découpée en 2, en 4, ou même en 8… cela offre à notre cerveau des points de repères. Mais en ajoutant un 5e temps à ses mesures, Schifrin brouille les pistes et ça donne cette musique déséquilibrée, palpitante, qui nous empêche de reprendre notre souffle et nous scotche à l’écran.
Des répliques cultes
Comment ne pas parler du fameux : « Bonjour M. Hunt, votre mission, si toutefois vous l’acceptez, consiste à…. » Par contre dans la série originale, la phrase était immédiatement prononcée juste après le générique et il n’était pas question de M. Hunt, nom que Cruise a inventé, mais de M. Phelps.
Mais, ne nous attardons pas trop sur ce point, car l’article est déjà long, et que de toute façon, « ce message s’autodétruira dans 5 secondes ».
Et bien sûr, les cascades de Tom Cruise…
Vous voulez savoir comment naît un Mission Impossible ? Et bien, c’est très simple. Tom Cruise appelle son réalisateur, ses scénaristes, et leur dit : « Salut, pour le prochain, j’aimerai grimper sur un avion au décollage, sauter d’une falaise à moto et escalader la plus haute tour du monde, vous pouvez trouver un scénario qui me permette de faire ça ? ».
Car c’est sans aucun doute ce qui procure le plus de plaisir à l’acteur dans le tournage de ses films : les cascades. Passant parfois des mois à préparer certaines d’entre elle, il s’est forgé une vraie réputation d’acteur cascadeur : tout ce qu’Ethan Hunt fait dans le film, Cruise le fait sur le tournage — avec évidemment des énormes mesures de sécurité, mais je pense quand même que s’il y en a qui n’attendent pas un tournage de Mission Impossible avec impatience, ce sont bien les assureurs. Au delà de l’adrénaline, le refus de Tom Cruise d’utiliser le moindre fond vert ou la moindre doublure donne donc des scènes au réalisme impressionnant. Preuve en images :
4 autres de ses films incontournables
Top Gun de Tony Scott (1986)
C’est LE film qui a fait de Tom Cruise une vraie star hollywoodienne, et pour beaucoup de ses fans, le pilote Pete Mitchell est autant emblématique dans la carrière de la star que l’agent Ethan Hunt des « Mission Impossible ». Avec 357 millions de dollars de recettes pour un budget de seulement 15 millions (ah… l’époque où le budget des blockbusters ne dépassait jamais les 50 millions), Top Gun est un carton absolu à sa sortie et au passage, une excellente publicité pour l’armée américaine.
D’ailleurs, petite anecdote, en échange de l’accès aux bases navales et aux équipements militaires nécessaires pour le tournage, la Paramount a autorisé le Pentagone à modifier le scénario ! Principal changement : la suppression de toute mention de la Corée du Nord, qui devait être le lieu du combat final du film. Une modification très diplomatique…
Rain Man de Barry Levinson (1988)
Deux ans après Top Gun, Tom Cruise change complètement de registre avec ce film multi-oscarisé de Barry Levinson (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario et meilleur acteur pour Dustin Hoffman). Il y joue un concessionnaire de voitures de luxe égocentrique qui découvre que son père a légué toute sa fortune à son autre fils. Ce road movie met en scène la rencontre des deux frères que tout oppose : ils ne se connaissaient pas, ont un âge différent et surtout un caractère plus qu’opposé — le personnage d’Hoffman souffrant d’autisme savant (une grande intelligence, mais des capacités sociales très réduites).
Considéré comme le premier « grand » film à aborder la question de l’autisme, Rain Man a contribué à changer le regard de tout un public sur ce syndrome particulier et offre un vrai bijou de cinéma entre drame et comédie. La performance des deux acteurs, qui jouent parfaitement l’évolution de leur personnage, élève ce film au rang de chef d’œuvre.
Minority Report de Steven Spielberg (2002)
À l’origine, Minority Report était le nom d’une nouvelle de Philip K. Dick publiée en 1956. Quarante-trois ans plus tard, elle tombe entre les mains de Tom Cruise et lui déclenche un véritable coup de cœur : il s’imagine déjà prendre les traits de John Anderton (personnage principal) pour le grand écran. Pour ça, l’acteur souhaite s’entourer des meilleurs, de la crème de la crème des réalisateurs. Impossible donc de se passer de Steven Spielberg, à qui il fait appel pour la première fois.
Pas facile de résumer le film en quelques lignes, mais en gros, l’histoire se déroule en 2054 à Washington, où une organisation gouvernementale, Précrime, est capable de déterminer à l’avance les meurtres qui s’apprêtent à être commis dans la ville. Mais que va-t-il se passer lorsque le chef de cette unité est désigné responsable d’un meurtre intervenant 36 heures plus tard ? Ce petit pitch génial donne naissance à un thriller sombre, quasi-matrixien, où tout ce qu’entreprend Anderton pour empêcher son futur crime le pousse inévitablement à le commettre. L’intrigue est solide, la musique dévorante et le suspense immense jusqu’aux derniers instants.
Collateral de Michael Mann (2004)
Enfin un rôle de méchant pour Tom Cruise ! Il partage ici l’affiche avec Jamie Foxx. Dans ce thriller nocturne de Michael Mann (tout se passe en une seule nuit), Tom Cruise incarne le tueur à gage Vincent. Comme dans tout bon polar, au début, on ne sait rien : pourquoi agit-il comme ça, pourquoi fait-il cela ? On ne sait pas. Mais à la fin, SPOILER, on ne sait toujours pas ! Comme un mécanisme enclenché et qu’on ne peut pas arrêter, Vincent tue froidement et on ne connaît du personnage que ses agissements d’une seule nuit.
Et c’est ce qui donne à Tom Cruise l’un de ses rares rôles applaudis par la critique à la quasi-unanimité.
Bien sûr, cette petite sélection est « non exhaustive », comme on dit. À vous de vous faire vos propres opinions sur la multitude de films de Tom Cruise et, qui sait, vous tomberez peut-être sur quelques pépites méconnues.
Quoi qu’il en soit, l’acteur nous réserve encore des surprises : son prochain tournage devrait inclure une petite virée dans l’ISS, encore une preuve de sa quête permanente de réalisme (et de son dopage aux sensations fortes) et surtout une belle opportunité de faire parler de lui, et donc de son film, et à nouveau de faire vivre le cinéma, avec un jour peut-être l’Oscar tant attendu à la clé ?
Mission impossible 7, Oppenheimer… d’autres blockbusters de l’été à ne pas manquer
Mais en attendant, Ethan Hunt est de retour au cinéma tout l’été pour une 7e mission dans Mission Impossible : Dead Reckoning – Part 1. Et oui, vous avez bien lu : Part 1. Mais pas de panique, vous n’aurez qu’un an à attendre avant de retrouver les agents de l’IMF au grand écran, la deuxième partie étant prévue pour l’été 2024.
Et si vous l’avez déjà vu, voici une petite sélection de ce que le cinéma a de mieux à vous proposer cet été, juste ici.
Bonnes séances !
Excellent article, pertinent et attrayant
Ah oui ça me plaît, ça se lit comme une bio palpitante ! Agrémenté d’anecdotes qui nous font comprendre un acteur qu’on suit avec passion pour ses films geniaux.
Pour ma part le personnage ne doit pas être très intéressant dans la vraie vie … mais sa filmographie est intéressante… j’ai beaucoup aimé ´Rain Man’