1. Le plein essor de la fast-fashion
a. Qu’est-ce que la fast-fashion ?
Expression anglo-saxonne, la fast-fashion désigne une branche de l’industrie textile et repose sur plusieurs critères. Tout d’abord, elle suit un rythme de production effréné pour sortir toujours plus de modèles en un minimum de temps. Les collections se renouvellent donc en un temps record pour suivre les dernières tendances et répondre à un maximum de demandes. Enfin, ces entreprises se doivent de proposer des prix attractifs.
L’ultra fast-fashion, comme son nom l’indique, reprend le concept de fast-fashion mais avec des rythmes de travail et un nombre de modèles proposés toujours plus élevé.
Prenons comme exemple, le géant Zara, qui possède plus de 2000 magasins à travers le monde. Il propose de nouvelles collections chaque semaine. Selon le documentaire d’Arte sur la fast fashion que vous pouvez retrouver à cette adresse https://boutique.arte.tv/detail/Fast-Fashion-les-dessous-mode-bas-prix, c’est autour des 60 000 modèles que le groupe espagnol produirait chaque année.
En comparaison, Shein, le leader de l’ultra fast-fashion, propose près de 2000 nouveautés quotidiennes, soit 730 000 par an. La marque ne possède pas de magasins réels. Tout se passe en ligne ce qui explique que la moyenne de prix d’un article sur le site soit de 7,4€ en 2021.
b. Les scandales
Depuis quelques temps, les dessous de ce type d’entreprises sont révélés au grand jour, notamment en ce qui concerne les conditions de travail des employés, insalubres et contraires aux droits humains. Zara est accusé d’exploiter des ouïgours dans ses usines chinoises. La marque n’a jamais pris la parole à ce sujet et refuse de donner les noms et lieux précis de ses fabriques. L’ONG suisse Public Eye alerte sur le rythme de travail qu’impose Shein aux travailleurs : 75h par semaine et 1 jour de repos par mois !
En 2013, certaines multinationales avaient déjà été mises en cause, notamment Mango ou Primark lors de l’effondrement du Rana Plaza, un bâtiment au Bangladesh. Non conforme aux normes de sécurité et négligé par les autorités administratives, il causa la mort de plus de 1100 personnes.
Les tissus employés sont aussi bien dangereux pour ceux qui les manipulent en usine que pour vous qui les portez. Il s’agit la plupart du temps de polyester et de fibres synthétiques, qui coûtent peu cher aux entreprises et répondent à de nouveaux critères comme la facilité de lavage. Pourtant, ces matériaux sont accusés d’être de sérieux perturbateurs endocriniens. Ils demandent également une grande quantité de produits chimiques et toxiques, nocifs pour la santé et l’environnement. De plus, lors du lavage, des milliers de microfibres se répandent dans les eaux usées, et se retrouvent finalement dans les rivières, lacs environnants et jusque dans nos assiettes ! En effet, les animaux marins les ingèrent et le sel de table en est contaminé…
La fast-fashion pose encore un autre problème éthique… Beaucoup de grosses enseignes copient aussi bien de petits créateurs que des maisons de luxe, proposant ainsi une alternative moins chère, mais aussi de moins bonne qualité.
2. Une société de surconsommation
a. Les abus du marketing
Au delà des problèmes que cause la fast-fashion, la surconsommation reste le réel problème, et pour cause, combien d’entre nous possèdent encore des vêtements neufs, jamais portés ?
Certes la fast-fashion nous pousse à acheter toujours davantage, de par des prix attractifs et des techniques marketing toujours plus alléchantes. On pense évidemment au système de fidélisation, avec des points amenant à des réductions, des avantages clients comme par exemple un cadeau pour son anniversaire. Sur de nombreux sites comme Boohoo ou Prettylittlething, dès la page d’accueil, on observe de grosses bannières de couleurs avec des promotions, à première vue, avantageuses et pour une durée limitée. Or, elles sont présentes quasiment tous les jours. Zara grossit les prix avant les promotions pour vous donner l’impression de faire des affaires au moment des soldes, alors qu’en réalité, vous l’achetez au prix de départ.
Ces enseignes n’investissent pas dans des pubs télévisées mais misent beaucoup sur les influenceurs en leur envoyant de gros colis, qu’ils montrent à leur audience, avec un code promo donnant envie d’acheter, notamment aux plus jeunes qui sont heureux de porter les mêmes vêtements que leur « idole ». Si vous êtes sur Tik Tok, vous n’avez pas pu rater les fameux « hauls shein » dont les ¾ des vêtements ne seront jamais portés autre que pour une photo ou une vidéo.
En effet, on a vu que les collections tournaient très vite, par conséquent, les tendances aussi ; si bien qu’à peine avez vous commandé un vêtement qu’il n’est déjà plus à la mode.
b. L’impact environnemental
Pour vous donner une idée, un français achète en moyenne 20 à 30kg de vêtements par an. Mais la production d’autant d’effets nécessite une grande quantité d’énergie. En effet, l’industrie textile est responsable de 10% des émissions de carbone dans le monde. Elle est également très vorace en eau : la création d’un jean demande près de 7000 litres !
Chaque année, en France, ce sont 700 000 tonnes de vêtements qui sont jetés, neufs ou usagés. La plupart, de mauvaise qualité et ne pouvant donc pas être recyclée, est alors entassée dans des sites d’enfouissement, c’est-à-dire des décharges, aux quatre coins de la planète, polluant les sols, les eaux et pouvant créer des maladies, des malformations dont pourraient être victimes les populations environnantes.
La réelle urgence est donc de réguler sa consommation et de ne pas acheter plus que nécessaire. Les marques de fast-fashion contribuent très largement à la surconsommation, mais acheter de manière excessive du maquillage reste problématique. Beaucoup de gens voient des avantages à acheter en fast-fashion : des prix bas, un large choix… Il ne faut pas culpabiliser d’acheter de temps en temps un article chez Zara, l’important est de faire durer le vêtement, pourquoi pas lui donner une seconde vie et progressivement faire des efforts pour changer son mode de consommation.
Le but ici n’est de blâmer personne, nous n’avons pas tous les mêmes moyens ni le même temps à consacrer au shopping. L’objectif est simplement de vous informer, et qu’en connaissance de cause vous fassiez vos propres choix.
A suivre : un article proposant des conseils et alternatives peu coûteuses et responsables pour consommer mieux !
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