Les îles Malouines (Falkland Islands en anglais, et Islas Malvinas en espagnol) sont un archipel de plus de 770 îles et îlots, dont les deux principales sont la Grande Malouine et la Malouine Orientale. Situé à 500 km de la Terre de feu, l’archipel a été sujet en 1982 à une guerre éclair de 72 jours entre le Royaume-Uni et l’Argentine. Retour sur le déroulement d’un conflit encore gravé dans les mémoires des deux pays.
Aux Origines du Conflit
Les îles Malouines sont passées dans bien des mains avant de devenir britanniques. Colonisées en premier lieu par les Français en 1764, elles sont confiées à l’Espagne en 1767, avant de voir sa faible population se retirer complètement du territoire. Il faut alors attendre 60 ans et l’indépendance de l’Argentine pour voir des colons s’y réinstaller. Ce sont finalement les Anglais qui gardent définitivement le contrôle des Malouines après avoir chassé les Argentins en 1833. Cependant ces derniers n’ont jamais cessé de revendiquer l’archipel, entretenant un fort sentiment nationaliste vis-à-vis des îles.
En 1982, alors qu’une nouvelle junte militaire vient d’accéder au pouvoir en Argentine, la crise économique fait rage. Dans une tentative de rehausser l’estime de la population pour son gouvernement, le président Leopoldo Galtieri décide d’envahir les Malouines. Ce dernier considérait la conquête des îles Malouines et de l’île de Géorgie du Sud (également britannique, à 1550 kilomètres des Falkland), comme la première étape de la construction d’une Argentine bicontinentale, à cheval entre l’Amérique et l’Antarctique.
Du côté du Royaume-Uni, l’ensemble de ces îles constitue un important territoire, riche en nombreuses ressources (halieutiques, hydrocarbures…). Et tandis que les Argentins débarquent aux Malouines, la première ministre Margaret Thatcher ne doit pas perdre la face : elle se prépare en effet pour les prochaines élections.
Le déroulement des opérations
Après avoir conquis la Géorgie du Sud, les troupes argentines se lancent à l’assaut des Malouines le 2 avril 1982. La riposte se fait attendre car les troupes britanniques les plus proches sont à 7000 km de là, sur la base militaire de l’ïle de Sainte-Hélène. Il faut attendre le 20 avril pour voir les troupes britanniques enfin rassemblées, avec un effectif de 28 000 soldats. Après les bombardements aériens des points stratégiques de l’île, et la reprise de la Géorgie du Sud le 25 avril, le Royaume-Uni effectue un débarquement amphibie le 21 mai. Soutenu logistiquement par les Etats-Unis et la France, la Grande-Bretagne reprend définitivement l’archipel le 14 juin, mettant fin à une guerre éclair de 72 jours.
Le bilan des pertes est lourd, avec 255 morts du côté britannique, 649 du côté argentin, et 3 civils. Un bilan humain aggravé par le manque de soutien psychologique post-conflit, qui pousse tragiquement 350 vétérans au suicide.
Une défaite restée amère pour l’Argentine
La défaite est encore très présente dans les mémoires argentines, même après la chute de la junte militaire. La constitution de 1994 revendique toujours l’archipel, bien que les canaux diplomatiques entre les deux pays eurent été réouverts en 1990. Selon un sondage de 2021, 8 Argentins sur 10 estiment que leur gouvernement doit continuer à revendiquer les îles, bien que la guerre date de plus de 40 ans. Cette volonté s’oppose pourtant à celle de la population malouine, qui avait répondu “oui” à 99,8% au référendum portant sur le maintien de l’archipel dans le Royaume-Uni.
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