Apprentissage : Mémoire,courbe de l'oubli d'Ebbinghaus(1885)

Dans le champ de recherche de la psychologie de l’éducation, spécialement dans le champ cognitif, la “mémoire” et la “mémorisation” sont des thématiques centrales et attirent l’intérêt des chercheurs. Même dans l’apprentissage, on se demande toujours comment on pourrait mémoriser des notes plus efficacement. Dans cet article, on vous accompagne pour trouver la réponse à ces questions.

Sommaire

Qu’est-ce que la mémoire ?

Différente de la mémorisation qui se réfère à l’acte de mémoriser des informations, la mémoire est reconnue comme un dispositif permettant de recueillir et de conserver les informations. C’est en fait le support de ces informations.

Figure 1 : Schéma symbolisant le processus de mémorisation

(Margot Wibaut, 2019)

Le processus de mémorisation consiste en 3 étapes selon Margot Wibaut (2019) : l’encodage, le stockage et la récupération.

L’encodage : L’encodage est le processus par lequel un individu imprègne les savoirs. Plus on comprend les informations, plus on les encode de la bonne manière. Normalement, les informations sont encodées par au moins 1 sens : type  verbal  (mot  écrit  ou prononcé),  visuel  (image),  ou  encore  sémantique  (phrase  composée  de  mots  organisés  entre  eux).

Le stockage : est le processus de traitement des informations et de les imprégner. Le stockage consiste à stocker des informations dans notre cerveau, plus précisément, dans notre mémoire. Dans le stockage, on retrouve 2 types de mémoire : mémoire à long terme (MLT) et mémoire à court terme (MCT).
L’encodage est un premier processus de stockage des informations dans la mémoire à court terme – les informations dans la mémoire à court terme ne durent que de 15 à 30 secondes et donc, pour qu’une information soit déplacée dans la mémoire à long terme, il faut appliquer des méthodes comme la répétition.

La récupération: C’est l’acte de retenir des informations dans le stockage, les utiliser et les appliquer dans une situation concrète.

Exemple : On assiste à un cours de littérature. On reçoit des savoirs des enseignants, en même temps, on les imprègne, c’est le processus d’encodage. Ensuite, après les avoir encodés, on les garde, ou dans le sens scientifique, on les stocke dans notre mémoire, cela est nommé le stockage. Enfin, dans une évaluation de littérature, on retrouve une question en lien avec notre cours, en évoquant nos connaissances, on y repense, c’est le processus de récupération.

Par conséquent, la question est posée par de nombreuses personnes (y compris des apprentis): “Comment favoriser notre mémoire?”, “Est-ce que l’on doit apprendre tous les savoirs par cœur?”.

La mémorisation dans l’apprentissage

D’après des chercheurs, l’attention, la concentration et la mémoire ont une relation complémentaire. Si on prend en compte la situation ou on se concentre vraiment sur le sujet, les savoirs se sont progressivement ancrés dans notre mémoire soit à long terme soit à court terme.

Courbe de l’oubli (Hermann Ebbinghaus, 1885) et méthode de “répétition espacée”

D’après la courbe d’oubli (Hermann Ebbinghaus, 1885), on oublie 50% des informations acquises après un jour et près 90% de nouvelles informations après une semaine.

Figure 2: La courbe d’oubli de Hermann Ebbinghaus (1885) de Everlaab.

À travers la courbe de l’oubli, on aborde la méthode de répétition espacée proposée par Hermann Ebbinghaus – un philosophe allemand du 19ème siècle et le Père de la psychologie expérimentale. Étant donné que notre mémoire est constitué de 2 grands types de mémoires : La mémoire à court terme et la mémoire à long terme. L’objectif de cette méthode est de faire passer des informations de court terme à long terme. Donc, une organisation de rétention des connaissances s’avère nécessaire.

Cette technique est prouvée par une démarche scientifique donc, la méthode de répétition nous permet sûrement de retenir des informations pendant longtemps.

Figure 3: Hermann Ebbinghaus’ forgetting curve of human brain from ResearchGate

D’après la courbe d’oubli (Hermann Ebbinghaus, 1885), on oublie 50% des informations acquises après un jour et près 90% de nouvelles informations après une semaine.

Donc, pour faciliter la rétention des informations, on utilise souvent des techniques.

Le flashcard: une méthode utilisée par de nombreux étudiants, on utilise des cartes mentales afin de noter les connaissances les plus “importantes” dans les cours en veillant à ne pas noter tous les connaissances en même temps. Quelques sites webs pour la création gratuite des flashcards : Quizlet.com, Visme.com, etc.

Figure 4: Exemple sur “flashcards” (Cre: Flashcard. )

La schématisation: l’action de schématiser nous permet de mieux comprendre et retenir des informations. On pourrai facilement visualiser le cours de manière globale. Quelques sites webs pour la création des mindmaps : Lucidspark.com, Canva, Wisemapping.com, etc.

Exemple de schéma favorisant un apprentissage efficace

Figure 5: Exemple sur la schématisation du cours (Cre: La schématisation du cours)

Active recall: cette méthode vise à rappeler des savoirs activement. Considérons l’exemple d’une élève révisant l’anglais, il crée une liste des questions à propos des savoirs dans le cours, après, il commence à répondre à ces questions sans lire ou regarder ses notes. Cette méthode prouve qu’elle est une méthode tres efficace et recommandée. “Repeated retrieval practice led to greater than 150% improvements in long – term retention” (The critical importance of Retrieval for Learning – Jeffrey D. Karpicke et Henry L. Roediger, 2008, Source: Science; published by the American Association for the Advancement of Science).

Attention à l’importance de la compréhension dans la mémorisation. Imaginez qu’on ne comprenne pas des notes dans le cours et qu’on essaie d’apprendre par cœur sans compréhension. Est-ce que l’on pourra retenir des connaissances facilement à l’avenir ?
De plus, l’apprentissage par cœur sans compréhension peut falsifier la nature de l’apprentissage. Plus on comprend des savoirs, plus on les mémorise facilement.