Le conflit israélo-palestinien : les 3 choses qu’il faut savoir

Le conflit israélo-palestinien est un conflit long de plus de 70 ans. Il est facile de s'emmêler entre les acteurs, les dates, les évènements, les traitées de paix. Voici un résumer des choses les plus importantes à savoir pour tous comprendre du conflit.

Le conflit israélo-palestinien est un conflit long de plus de 70 ans. Il est facile de s'emmêler entre les acteurs, les dates, les évènements, les traitées de paix. Voici un résumer des choses les plus importantes à savoir pour tous comprendre du conflit.

Depuis le massacre du 7 octobre 2023, l’État israélien est impliqué dans une intervention militaire de grande ampleur dans la bande de Gaza avec pour objectif une destruction totale du Hamas, une organisation terroriste palestinienne, et de ses soutiens. Cependant, la violence dont fait preuve l’armée israélienne a mené à une situation humanitaire catastrophique, entraînant la mort de 41 000 personnes, dont 70% de femmes et d’enfants en un an selon un rapport de l’ONU. Ce massacre marque un tournant dans un conflit israélo-palestinien qui dure depuis bien plus longtemps.

Depuis septembre 2024, Tsahal, l’armée israélienne, entreprend aussi une action au sud du Liban contre le Hezbollah, un autre groupe terroriste.

Cette situation, ainsi que la peur d’un embrasement complet de l’Orient, a beaucoup fait réagir au sein même du pays et à l’international. En effet, le Proche-Orient est une région stratégique, ce qui pousse beaucoup de pays à prendre position, notamment les grandes puissances mondiales. Cette dernière année les médias du monde entier se sont appropriés le sujet, pourtant le conflit israélo-arabe puis israélo-palestinien remonte à il y a de ça 70 ans.

Les origines du conflit

Remontons en novembre 1947 : c’est à cette période que les Britanniques évacuent la région après l’avoir administrée depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Un plan de partage entre un État Juif et un État Arabe est alors voté par l’ONU, afin de répartir équitablement la région entre les deux peuples. C’est ainsi que l’État d’Israël voit le jour le 14 mai 1948. Seulement, la création de cet État ne satisfait aucun des pays arabes voisins (Égypte, Irak, Syrie, Liban, Transjordanie) qui décident d’attaquer la nation fraîchement créée dans une guerre que l’on appelle la Nakba (“la catastrophe”). La victoire est israélienne, et le pays occupe à présent 80 % des terres palestiniennes.

S’ensuivent alors des décennies de conflits, d’abord entre Israël et les États arabes, puis entre Israël et la Palestine. La région aperçoit un semblant de paix lorsque sont signés les accords de Camp David en 1978, entre l’Égypte et Israël. La question palestinienne reste cependant en suspens, et finit par éclater dans un soulèvement populaire lors de la première intifada, aussi appelée la “guerre des pierres” en référence à l’asymétrie du conflit, dans les années 1980.

conflit israélo-palestinien

Laurent Rebours / Faris Odeh jetant une pierre sur un char israélien dans la bande de Gaza durant la deuxième intifada, 2000

Face à la couverture médiatique importante que suscite le conflit, un accord de paix historique est signé entre les deux belligérants en 1993 : les accords d’Oslo. Cet accord est fragile et une seconde intifada a finalement lieu dans les années 2000. En effet, les accords ne mentionnent pas le sort de la ville de Jérusalem, celui des colonies ou encore celui des réfugiés palestiniens dispersés dans les pays voisins, des interrogations auxquelles il est essentiel de trouver des réponses pour construire une paix positive dans la région.

Les tensions persistent, et le conflit s’étend dans la durée et radicalise la population palestinienne, comme israélienne. En témoigne l’élection de la branche politique du Hamas aux élections législatives de 2007 en Palestine; et la montée de l’extrême droite en Israël avec l’élection du Likoud; mettant au pouvoir le premier ministre actuel, Benyamin Netanyahou.

Par plusieurs communiqués publiés sur son site Internet le 21 novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a fait savoir que la chambre préliminaire I, compétente pour l’enquête du Procureur de la CPI concernant la « Situation dans l’État de Palestine », a décerné des mandats d’arrêt contre M. Benyamin Netanyahou, Premier ministre d’Israël, et Yoav Gallant, son ancien ministre de la Défense. La chambre préliminaire de la CPI a également décerné un mandat d’arrêt contre Mohamed Deïf, chef militaire du Hamas.

Le conflit vu par le reste du monde

Région stratégique et convoitée, le Proche-Orient attire de nombreuses puissances internationales. Cette réalité les pousse à prendre position face au conflit israélo-palestinien.

La France

Bien que le chef de l’État français n’ait pas reconnu officiellement l’État palestinien, le positionnement de la France reste clair. Le ministère des Affaires étrangères rappelle : “La France est l’amie des Israéliens et des Palestiniens”. Il soutient fermement la solution à deux États, qu’il considère comme la seule option pour répondre aux aspirations légitimes de chaque camp en termes de sécurité, d’indépendance, de reconnaissance et de dignité, avec comme base le droit international.

Par conséquent, Emmanuel Macron a dénoncé les violations du droit international attribuées au gouvernement de Netanyahou. Lors d’une conférence organisée à Paris pour le Liban le 24 octobre 2024, Emmanuel Macron a affirmé : “Je ne suis pas sûr qu’on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie.” Cette critique implicite a suscité une réaction du Premier ministre israélien, qui s’est dit “extrêmement déçu” par cette prise de position française.

Alors que le Premier ministre français Michel Barnier affirmait le 26 novembre 2024 qu’il “appliquera rigoureusement (…) les obligations qui lui incombent” au sujet du mandat d’arrêt émis par la CPI envers son homologue israélien, le ministère des Affaires étrangères a ensuite réfuté cette décision. Le Quai d’Orsay considère qu’une “immunité” peut s’appliquer dans “les Etats non parties à la CPI”, qui ne sont pas membres. Or, Israël n’a pas adhéré. Par conséquent, des “immunités s’appliquent au Premier ministre [Benyamin] Netanyahou et aux autres ministres concernés, et devront être prises en considération si la CPI devait nous demander leur arrestation et remise”.

Les États-Unis

Le soutien des États-Unis à Israël est, de longue date, solide et sans équivoque. En 2023, Joe Biden affirmait encore que “le soutien des États-Unis à la sécurité d’Israël est solide et inébranlable”. Ce soutien se traduit concrètement par des ventes d’armes importantes à Israël et par l’usage du droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU, pour empêcher l’adhésion de la Palestine. Le président Biden a souligné le traumatisme collectif ressenti par les Américains lorsque Netanyahou a comparé les attaques du Hamas aux attentats du 11 septembre 2001. Cette analogie ravive des émotions profondes aux États-Unis, car elle évoque un passé tragique qui renforce leur soutien à Israël.

Le Royaume-Uni

Dans un communiqué publié le 8 décembre 2023, le ministère des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement britannique a affirmé “soutenir le droit d’Israël à se défendre contre le Hamas”. Cependant, depuis l’élection du Premier ministre Keir Starmer, le gouvernement britannique accorde une attention croissante à la crise humanitaire à Gaza. Le 2 septembre 2024, le ministre des Affaires étrangères a annoncé la suspension de plusieurs ventes d’armes à Israël, par crainte qu’elles ne soient utilisées pour commettre ou faciliter des violations graves du droit humanitaire international. Cette décision a divisé l’opinion publique britannique, et des tensions internes persistent entre les partisans d’Israël et les sympathisants de la Palestine.

L’Allemagne

Comme le Royaume-Uni, l’Allemagne a initialement exprimé son soutien à Israël après les attaques du 7 octobre 2023. Cependant, Berlin a rapidement manifesté son inquiétude pour la situation des civils palestiniens à Gaza et a condamné les frappes israéliennes au Liban. Pour le chancelier Olaf Scholz, il est clair que des limites ont été franchies, et il appelle à la cessation des hostilités pour préserver la vie des civils palestiniens, insistant sur l’importance d’une solution pacifique au conflit.

Aux côtés d’autres pays du G7, Berlin a fait savoir, le 26 novembre 2024, qu’elle respecterait ses obligations concernant le Premier ministre israélien et le mandat d’arrêt émis à son encontre.

L’action menée à Gaza par Israël est-elle un génocide ?

L’ONU définit un génocide comme un ensemble d’actes commis dans l’intention de détruire tout ou en partie un groupe ethnique, racial, religieux ou national. Les bombardements d’infrastructures de soins comme les hôpitaux, ou l’utilisation de la famine en tant qu’arme comme c’est actuellement le cas à Gaza peuvent donc être des actions relevant du génocide. Cependant il faut encore prouver la volonté d’Israël de détruire la population palestinienne, volonté qui est démentie par le gouvernement de Tel-Aviv. Seules l’ONU ou la Cour pénale internationale ont la capacité de mener une enquête pour prouver la thèse du génocide, or le gouvernement israélien refuse de les laisser faire.

Cela n’a pourtant pas empêché l’Afrique du Sud de lancer une procédure judiciaire devant le Tribunal des Nations Unies, accusant Israël d’avoir “violé la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans son assaut militaire à Gaza”.

L'hôpital Kamal Adwan a été confronté à d'intenses opérations militaires israéliennes le 25 octobre et fait partie des derniers hôpitaux en état de fonctionnement dans le nord de la bande de Gaza montrant les conséquences humanitaires du conflit israélo-palestinien
© WHO
 
L’hôpital Kamal Adwan a été confronté à d’intenses opérations militaires israéliennes le 25 octobre et fait partie des derniers hôpitaux en état de fonctionnement dans le nord de la bande de Gaza montrant les conséquences humanitaires du conflit israélo-palestinien