Dans le métro parisien, fin janvier. FLORENT GEORGESCO

Le livre du jour : le tatoueur d’Auschwitz

L’histoire

Lale, un jeune Slovaque juif se porte volontaire pour travailler avec les Allemands et ainsi sauver sa famille des représailles. La réalité est tout autre, et comme des milliers d’autres hommes et de femmes, il se retrouve enfermé dans le plus grand camp de concentration de la seconde guerre mondiale. Mais Lale n’est pas n’importe qui dans ce camp : il est le tatoueur d’Auschwitz. C’est lui qui, au cours de ces 3 ans de détention, gravera le bras du numéro qui remplacera l’identité de tous les déportés. Et parmi eux se trouvait Gina. En un regard, il a su qu’il l’aimerait jusqu’à la fin de sa vie.

Une histoire vraie racontée par l’intermédiaire de la journaliste Heather Morris après avoir passé 3 ans auprès de l’ancien déporté Ludwig Eisenberg.

Un travail d’historien

Le tatoueur d’Auschwitz est un roman qui a nécessité un travail colossal. Il aura fallu 3 ans à la journaliste pour connaître toute l’histoire de Lale avant, pendant et après la guerre. En ce laps de temps, le Slovaque a pu raconter les mille vies qui ont été la sienne : jeune homme naïf, détenu tatoueur, allié de l’armée russe, marchand, prisonnier, militant… De ces récits sont né un livre basé sur les jeunes années de Ludwig Eisenberg et sa femme Gita Fuhrmannova.

Une histoire bouleversante

Plongé en plein cœur de l’horreur de la Shoah, on découvre au fil des pages l’histoire d’amour interdite de deux condamnés à l’enfer. Grâce à cette relation, Lale et Gita vont trouver la force de résister face à la violence qui les entoure. Dans cette plongée au cœur du plus tristement célèbre camp de la mort, on découvre également une belle leçon de solidarité de de fraternité. Face à la cruauté des uns, l’humanité des autres n’en est que plus brillante.

Les polémiques

Si le roman connait un franc succès depuis sa sortie en 2018, il a également traversé nombre de polémiques. La première est née des affiches publicitaires françaises au couleur d’un uniforme de déporté aux couleurs pastel et des barbelés en forme de cœur. Une vision édulcorée, naïve et marketing de la Shoah qui a valu l’indignation des internautes. Quant au récit en lui-même, plusieurs historiens s’insurgent face aux approximations, incohérences et libertés historiques. Face aux critiques, la maison d’édition se défend. Pour elle, l’auteure n’est pas historienne et n’a pas à faire un travail aussi pointilleux que celui d’un journaliste. De plus, la mention inspirée de fait réel a bien pour but de rappeler que même si un roman se base sur une histoire vraie, elle n’en reste pas moins une fiction.

Rédactrice chez Workyt